Fruit d’une initiative commune entre les députés Avi Dichter (Likoud) et Orit Struck (Hatziyonout Hadatit), une proposition de loi a été signée par 42 députés, prévoyant que tout citoyen israélien ayant été condamné à une peine de prison pour terrorisme et ayant reçu des salaires par l’Autorité Palestinienne se verra déchoir de sa citoyenneté israélienne et sera expulsé vers les territoires sous administration de l’AP. Le terroriste pourra toutefois retrouver sa citoyenneté s’il restitue les montants qu’il aura perçus.
Ce texte a été signé par des députés appartenant à une majorité des partis représentés à la Knesset. Dans la législation actuelle, la citoyenneté d’un terroriste ne peut être retirée qu’après une décision d’un tribunal sur proposition de ministre de l’Intérieur, sur recommandation du Shin Bet et avec l’aval du conseiller juridique du gouvernement. Du fait de ce parcours bureaucratique trop complexe, les cas de déchéance de citoyenneté sont extrêmement rares. Si cette proposition passe, (et qu’elle n’est pas invalidée par la Cour suprême…) la compétence passerait directement au ministre de l’Intérieur et la perception de salaire par l’AP constituerait un motif suffisant pour une déchéance de citoyenneté.
La corédactrice du texte de loi, Orit Struck a expliqué mercredi : “En cette Journée du Souvenir nous avons réussi à réunir la majorité des partis présents à la Knesset autour d’un texte qui commence à rendre justice aux victimes du terrorisme et à faire payer les terroristes. Ce large consensus autour de cet texte nous assure qu’il entrera bientôt dans l’arsenal législatif et juridique. Mais il ne s’agit que d’un premier pas dans toute une série d’initiatives législatives qui restitueront un peu de morale et d’honneur national aux familles frappées par le terrorisme et à l’Etat d’Israël face à ceux qui veulent nous porter atteinte”.
Meirav et Herzl ‘Hadadj, du Forum de familles endeuillées “Bo’harim Ba’Haïm”, et dont la fille Shir hy”d a été assassinée par un terroriste arabes israélien, ont exprimé le souhait que cette loi soit adoptée afin que cesse ce procédé immonde de récompense financière des terroristes ainsi que les manifestations de joie et de victoire après la libération de terroristes. Ortal Tamam, la nièce du soldat Moshé Tamam hy”d, assassiné en 1984, a salué “une initiative nécessaire et juste”, non seulement pour sa famille ou celle des autres familles endeuillées par le terrorisme mais pour renforcer le combat contre le terrorisme et éviter de futures victimes. La journaliste Sarah Haetzny-Cohen a souligné quant à elle “la faiblesse chronique d’Israël face aux terroristes emprisonnés ou libérés” et appelle à “une poigne de fer contre eux”.
Photo Miriam Alster / Flash 90