Les partis politiques qui fonctionnent de manière démocratique organisent des primaires afin de désigner la liste des candidats qui se présenteront au suffrage des électeurs. La composition de ces listes font l’objet d’âpres luttes en coulisses entre courants internes et personnalités diverses, car cela influencera de manière significative la couleur politique de la formation.
Au Likoud, il est notoire par exemple que c’est l’aile droite qui a le vent en poupe depuis des années, car l’électorat de base du parti est proche des idées nationales. Preuve en est le rejet de personnalités telles que Dan Meridor ou Michaël Eitan, identifiés à l’aile gauche du parti, lors des primaires en vue des élections de 2013.
Ainsi, si un candidat ou un courant veulent agrandir leur influence et leur représentativité dans la liste des candidats, ils s’emploient à faire adhérer un maximum de sympathisants au parti, afin qu-ils votent pour eux lors des primaires et les placent le plus haut possible dans la liste des candidats. On sait qu’après les élections, en cas de victoire du parti en question, les députés qui auront été les mieux placés sur la liste obtiendront les ministères ou les postes-clé les plus importants.
L’un des grands inconvénients de ce système est qu’il n’est paradoxalement pas aussi démocratique que l’on croit. Le vote aux primaires n’obligent pas l’électeur à voter pour ce même parti au jour des élections légisaltives. Ainsi, de nombreux adhérents votent aux primaires pour désigner la liste qu’ils souhaitent mais ne votent pas pour ce parti au jour des élections! Ce phénomène existe beaucoup entre le Likoud et Habayit Hayehoudi (dans les deux sens) et dans une moindre mesure entre le Parti travailliste et Meretz.
Un phénomène est actuellement en cours au Likoud, avec une tentative de modifier la tendance politique actuelle du parti au moyen d’adhésion de citoyens du centre et même de gauche. L’intention déclarée des personnes qui ont initié ce mouvement est soit « de faire revenir le Likoud vers une tendance libérale de centre-droit » voire même d’en faire un parti du centre. Il faut rappeler que lors de la création du Likoud en 1973, ce parti réunissait quatre formations et courants allant de la droite nationale au centre libéral.
Ce groupe, qui se dénomme les « Nouveaux Likoudnikim » ratisse la campagne pour recruter des électeurs aux primaires et a même créé un site Internet ainsi qu’un groupe sur les réseaux sociaux à cet effet. Sur le plan concret, les initiateurs estiment que le « nouveau Likoud » qu’ils espèrent voir naître sera dans le sillon des partis libéraux qui firent partie du Likoud historique: respect absolu et intransigeant de la Cour suprême et du système judiciaire, lutte contre la coercition religieuse et reconnaissance tous les courants religieux du Judaïsme.
Il est toutefois à noter un point important: dans leur plateforme politique, les Nouveaux likoudnikim se focalisent uniquement sur les questions sociales et sociétales. Ils affirment ouvertement que les questions de sécurité et de politique étrangère ne sont pas leur priorité, tout en soulignant que seul un gouvernement de centre-droit libéral serait susceptible de créer un large consensus national autour de ces questions.
Au Likoud on ne réagit pas pour l’instant à cette tentative d’influencer la ligne idéologique du parti, tant que ce phénomène ne prendra pas des proportions « dangereuses ».
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