La chose était prévisible et inévitable. Après l’annonce des élections anticipées et la publication de sondages très pessimistes pour le Camp Sioniste, les tensions sous-jacentes depuis un moment commencent à se dévoiler au grand jour.
Lors d’un discours mardi à l’Institut israélien de la démocratie, la cheffe de l’opposition Tsipi Livni a exhorté tous ceux qui souhaitent que Binyamin Netanyahou soit battu de renoncer à leur ego et de s’unir en un seul bloc de centre gauche « en vue de l’objectif commun qui est l’alternance politique ». Elle avait conclu ainsi: « D’abord l’intérêt de l’Etat d’Israël, ensuite celui du parti et en dernier seulement, soi-même ».
Même sans qu’elle donne de noms, dans l’entourage d’Avi Gabbaï on a vite compris à qui s’adressait l’allusion de Tsipi Livni. A part l’enthousiasme affiché le jour de son élection à la présidence du parti, Avi Gabbaï n’est pas arrivé à lui apporter une dynamique, bien au contraire. Mais comme il l’a encore rappelé lundi, Avi Gabbaï tient coûte que coûte à rester à la tête du Camp Sioniste, à mener la bataille pour les élections et…être le prochain Premier ministre! « Elle est la première qui devrait mettre son ego de côté » a-t-on pu entendre chez les proches de Gabbaï après l’intervention de la n°2 du Camp Sioniste.
Les proches de Tsipi Livni ont rapidement réagi: « Tsipi Livni n’a fait que répéter ce qu’elle martèle depuis cinq ans à l’intention de tous les associés potentiels à un tel bloc politique. Il faut impérativement resserrer les rangs afin d’obtenir l’alternance, et le Camp Sioniste est l’axe idéal pour une telle constellation. Tsipi Livni est la première qui sera prête à renoncer à sa place au profit d’une telle union comme elle l’a déjà prouvé par le passé ».

Mercredi matin, Shelly Yehimovitch s’est portée au secours de son président de parti et a dénoncé « les tentatives de délégitimation d’Avi Gabbaï de la part de certains milieux de gauche ». Avec lucidité, la députée a rappelé que cette attitude hostile envers les présidents travaillistes du sein de leur propre camp se répète à chaque législation « comme un psoriasis ».
Yehimovitch a elle-aussi appelé à des ralliements et notamment celui de Benny Gantz. Mais des proches de l’ancien chef d’Etat-major font savoir qu’il ne tient aucunement à faire alliance avec le Parti travailliste et qu’au besoin, il s’allierait plutôt avec des partis tels que celui de Moshé Yaalon ou Orly Lévy-Abécassis.
Plus l’échéance approchera, et si les sondages restent les mêmes, plus il est probable que les pressions et tensions internes se feront fortes au sein du Camp Sioniste qui est déjà connu pour ses rivalités personnelles et ses clans.
Photo Noam Revkin-Fenton / Flash 90
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