Les lendemains de l’opération Aurore sont difficiles pour les relations entre l’Egypte et Israël.
Les images du Premier ministre Bennett, il y a un an quasiment, tout sourire serrant la main du Président A Sissi, avec en fond le drapeau israélien à Sharm El Sheikh, sont désormais loin.
Après avoir joué les intermédiaires entre Israël et le Djihad islamique pour obtenir un cessez-le-feu lors de l’opération Aurore, les Egyptiens ont peu apprécié les actions menées par Tsahal en Judée-Samarie.
En effet, après la fin des hostilités à Gaza, l’armée israélienne a mené plusieurs opérations en Judée-Samarie lors desquelles elle a arrêté voire éliminé un certain nombre de terroristes du Djihad islamique.
C’est cette attitude offensive qui a déplu et on n’a pas manqué de le faire savoir. D’après des sources palestiniennes citées par un journal égyptien, au Caire, on aimerait faire avancer la question de la libération des prisonniers demandée par le Djihad islamique comme condition au maintien du calme à Gaza. Les attaques israéliennes en Judée-Samarie ont été perçues comme une violation du cessez-le-feu par l’Egypte qui a estimé qu’Israël lui avait ainsi fait un affront.
Depuis quelques jours maintenant, face aux tensions entre les deux pays, on essaie d’activer des canaux diplomatiques pour revenir au calme. Ainsi, hier (dimanche), le chef du Shabak, Ronen Bar a été envoyé en Egypte pour y rencontrer son homologue sur place. Ce dernier aurait dû se rendre en Israël, juste après l’opération Aurore afin de discuter de l’application des clauses de l’accord de cessez-le-feu. Il avait annulé sa venue pour protester contre les opérations israéliennes en Judée-Samarie.
D’après le ministre de la Défense, Benny Gantz, qui s’exprimait sur le sujet ce matin sur la radio 103 FM, aucun engagement sur une libération de prisonniers n’a été pris et toutes les clauses du cessez-le-feu sont respectées par Israël. ”Nos relations avec l’Egypte ont toujours connu des hauts et des bas. Ces derniers temps nous sommes dans une période moins favorable. Le fait que Ronen Bar soit reçu sur place est bon signe”, a-t-il déclaré visiblement peu ému de la tournure des événements. En Israël, on estime que cette crise diplomatique ne devrait pas durer.
D’ailleurs selon certains hauts responsables sécuritaires, il n’existe aucune crise. Ainsi l’un d’entre eux, cité par Makor Rishon s’étonne: ”Je ne sais pas d’où vient l’idée qu’il y aurait une crise avec l’Egypte. Je suppose que l’histoire est née dans les médias arabes et qu’elle a été mal traduite ici. Il n’y a aucune crise entre Israël et l’Egypte. Au contraire, il existe un très bon dialogue entre les Etats et les organismes. Les visites de chefs des services de sécurité en Egypte, en Jordanie et même auprès de l’Autorité palestinienne sont tout à fait courants et ne prouvent nullement l’existence d’une crise”.
Photo à la une: GPO