Sur fond de négociations quant à l’avenir du gouvernement d’union, des éclats de voix ont été entendus durant la nuit lors d’une séance de responsables du parti Bleu-Blanc. Cette fois-ci, il s’est agi d’une altercation entre le président du parti Benny Gantz et du ministre de la Justice Avi Nisenkorn. Le premier a accusé le second d’être davantage intéressé à son maintien au ministère de la Justice qu’aux intérêts du parti. En effet, l’une des exigences du Likoud pour une poursuite de la collaboration avec Bleu-Blanc, à défaut de remplacer Avi Nisenkorn, est de restreindre ses compétences, notamment dans les nominations de hauts serviteurs de l’Etat, ce que refuse catégoriquement l’intéressé, au risque de provoquer des élections qui verraient Bleu-Blanc presque rayé de la carte politique. L’obstination d’Avi Nisenkorn pourrait même entraîner une scission au sein de ce parti déjà bien en peine.
A l’origine de cette proposition de compromis concernant les prérogatives du ministre de la Justice, l’ancien ministre (de la Justice notamment) Haïm Ramon, qui a été nommé médiateur de la dernière chance entre le Likoud et Bleu-Blanc. Ramon a des idées bien arrêtées sur les pouvoirs excessifs que s’est arrogés le système judiciaire depuis la “révolution” judiciaire opérée par l’ancien président de la Cour suprême Prof. Aharon Barak dans les années 1990. C’est dans cet esprit que Haïm Ramon a proposé de réduire les prérogatives d’Avi Nisenkorn, ce dont ce dernier ne veut pas entendre parler, d’où cette crise avec son chef de parti.
Benny Gantz serait quant à lui enclin à céder – une nouvelle fois – sous certaines conditions, ce qui permettrait certes de prolonger la vie de ce gouvernement quasi-ingérable mais qui renforcerait encore son image de politicien dénue de colonne vertébrale, notamment au sein de son propre parti.
Par ailleurs, toujours Toujours sur cette question, Benny Gantz et Gideon Saar se sont rencontrés durant la nuit pour évoquer ensemble la situation politique. Rien n’a filtré sur la teneur de leur entretien mais il n’est pas difficile de deviner qu’ils ont évoqué une coopération future dans un front anti-Netanyahou.
Photo Avshalom Sassoni / Flash 90