Alors que les négociations sont dans l’impasse entre les deux composantes de Yamina et que chacune rejette la faute sur l’autre, les proches de Naftali Benett ont lancé un ultimatum à Betzalel Smotritch : si dans une semaine aucun compromis n’est trouvé, ils ne l’attendront plus et la liste pour les élections sera établie sans les candidats de HaTzionout HaDatit. Du côté de Betzalel Smotritch on accuse Naftali Benett de “traîner les pieds depuis plusieurs mois”, de “chercher des alliances ailleurs” notamment avec Benny Gantz, au lieu “de poursuivre l’association amicale, efficace et honnête qui prévalait jusqu’à présent”.
Betzalel Smotritch est allé très loin lundi matin sur sa page Facebook en accusant Naftali Benett d’avoir “abandonné les valeurs du sionisme religieux”, ce qui lui a valu une “lettre ouverte” du député Matan Kahana qui comme la ligne empruntée par Naftali Benett a souligné que l’urgence est à la restauration de l’économie au prix de laisser en suspens provisoirement les combats traditionnels du sionisme religieux. Matan Kahana a tenté d’expliquer à Betzalel Smotritch que les choses ont changé et qu’il y a désormais une différence entre être un petit parti “qui exerce une certaines influence” et un grand parti qui tient les rênes du pouvoir. Il l’a exhorté à “ne pas rater le train de l’Histoire en restant aux solutions anciennes” mais à faire au contraire partie de ce processus.
De son côté, le Premier ministre continue à pousser à une séparation entre Benett et Smotritch, dans l’espoir de créer une force supplémentaire à droite qui soutiendrait la candidature de Binyamin Netanyahou pour former le prochain gouvernement. Après avoir convaincu l’adjointe au maire de Jérusalem Hagit Moché, proche de Betzalel Smotritch de briguer la présidence de Habayit Hayehoudi, le Premier ministre aurait invité Itamar Ben-Gvir afin de le convaincre de s’allier à Smotritch. Mais Ben-Gvir a décliné l’invitation, craignant que Betzalel Smotritch ne ne serve d’une telle alliance uniquement pour faire pression sur Naftali Benett dans le cadre du bras de fer au sein de Yamina. Au bureau du Premier ministre on dit “ne pas être au courant d’une telle invitation”.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90