Une délégation de proches du général libyen Khalifa Haftar a été reçue jeudi au Caire par le président Abd El-Fatah A-Sissi. Elle est venue demander l’aide militaire de l’Egypte contre ce qu’elle a appelé « l’invasion et le terrorisme turcs ».
La Turquie d’Erdogan, donneuse de leçons, est lourdement impliquée dans les combats qui se déroulent actuellement en Libye, ou plutôt dans les deux Libyes, en soutenant le régime islamique du président Fayez el-Sarraj, qui règne à Tripoli face au général Haftar, qui siège à Benghazi et contrôle l’est du pays.
Mercredi, le parlement de l’est de la Libye avait déjà lancé un appel à son voisin oriental pour intervenir sur le sol libyen.
Lors de l’entrevue avec la délégation libyenne, le président Abd El-Fatah A-Sissi a indiqué que son pays envisage de prêter main forte militairement aux forces du général Haftar et que l’Egypte ne restera pas les bras croisés face à une menace contre sa sécurité. La délégation libyenne a fait savoir au président égyptien qu’il aura carte blanche pour agir comme il l’entend sur le territoire libyen.
Le général Haftar bénéficie pour l’instant du soutien de la Russie, de l’Egypte et des Emirats arabes, alors que le régime de l’islamiste Fayed El-Sarraj est soutenu par l’Onu, la Turquie, les Frères Musulmans, le Qatar, l’Italie et divers groupes jihadistes. Les Etats-Unis ont plutôt tendance à le soutenir également par crainte de voir Moscou s’installer à la porte sud de l’Europe.
L’Egypte craint énormément pour sa frontière occidentale avec la Libye et a prévenu qu’une offensive dans la région par des forces turques ou soutenues par la Turquie constituerait un dépassement d’une ligne rouge.
Les territoires contrôlés par le général Haftar font l’objet de toutes les convoitises car ils sont extrêmement riches en champs pétrolifères.
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