A deux semaines d’une convention qui risque d’être extrêmement houleuse, la tension monte de manière sourde entre les députés et le président du Camp Sioniste. Pour l’instant, l’amertume et la colère s’expriment encore à mi-voix, mais le tout risque fort d’exploser lors de cette première convention présidée par Avi Gabbaï. La volonté de ce dernier de réformer radicalement les statuts et surtout de placer des “hommes à lui” ou de nouvelles têtes dans la liste des candidats pour les prochaines élections fait trembler le sol sous les pieds des actuels députés.
En effet, les sondages les plus optimistes accordent entre quatorze et quinze sièges au Camp Sioniste dirigé par Avi Gabbaï, soit dix de moins qu’à l’heure actuelle. Si l’on enlève les candidats extérieurs qu’Avi Gabbaï souhaite insérer à des places éligibles, cela ne laisse plus que quelques places pour les députés actuels qui aimeraient chacun être reconduits. L’un d’eux, sous couvert d’anonymat a déclaré: “Avi Gabbaï a proposé une liste de changements des statuts mais en réalisté c’est une liste d’élimination de députés qu’il compte faire adopter. Ce ne sera plus une liste travailliste mais une liste Gabbaï”.
Celui qui se cache de moins en moins dans son opposition à Avi Gabbaï est Amir Peretz, le candidat malheureux des primaires. Il risque d’ouvrir un front ouvert contre le président du parti lors de cette convention. Du côté d’Avi Gabbaï on accuse Amir Peretz de désir de vengeance personnelle après que le président du parti lui ait refusé de le placer en n° 2 de la prochaine liste. Thèse rejetée par les partisans d’Amir Peretz.
Avi Gabbaï est déterminé à procéder à des changements majeurs dans les statuts et le fonctionnement du parti, qu’il qualifie “de caisse à outils pour la victoire aux prochaines élections”. Il aspire à contrôler le secrétariat-général et à avoir la haute main sur la désignation (eventuelle) de ministres ou de présidents de commission travaillistes.
A part deux députés, l’un ouvertement favorable à Avi Gabbaï et l’autre ouvertement opposé, tous les députés du Camp Sioniste approchés par des journalistes ont tenté de noyer le poisson et ont eu peur de donner une réponse franche. Aucun ne veut être le premier à se porter ouvertement contre le chef du parti afin de ne pas en faire les frais! Mais plusieurs d’entre eux ont tout de même exprimé leur inquiétude face à ce qui se prépare et qu’ils considèrent commme une prise de contrôle total et anti-démocratique sur le parti par Avi Gabbaï.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90
Qu’est-ce qu’on se marre… Le plus jouissif dans cette histoire, c’est que Tzipi Livni a l’air définitivement enterrée. Quel délicieux bonheur. À moins qu’elle réussisse encore à s’incruster chez quelqu’un. Cahlon, Lapid (qu’elle a misérablement lâchée en 2015) ? Moshe Yaalon peut-être s’il se lance ? Allez, avec une “gauche” comme ça, la droite a encore de beaux jours devant elle en Israël.