Les consommateurs israéliens risquent fort dans un proche avenir de payer les pots cassés dans l’échec qui se dessine dans « l’OPA du siècle » réalisée il y a un an par le gouvernement chinois sur la compagnie agro-alimentaire mythique Tenouva.
Un rapport rédigé par la banque américaine Morgan Stanley et publié dans Globes montre que la valeur financière du groupe israélien a été nettement revu à la baisse (-38%). Sa valeur passe de 8,6 miilards de shekels à 5,37 milliards de shekels en à peine une année, lorsqu’elle fut acquise par le conglomérat agro-alimentaire Bright Food, basé à Shanghaï et propriété du gouvernement chinois.
Afin de stopper l’hémorragie, les dirigeants de Bright Food viennent de remplacer le PDG et ont annulé au dernier moment l’entrée en bourse chinoise de la compagnie qui devait s’effectuer le 1er mars. Ils espéraient un fort intérêt des investisseurs qui n’ont finalement pas été au rendez-vous. La valeur des actions a fait une chute de près de 30% depuis le début 2016!
Les propriétaires chinois, très déçus, attribuent la responsabilité de cette dégringolade à la société londonienne Apex Ltd, ancien propriétaire de Tenouva, qui aurait présenté un bilan volontairement très surestimé aux acquéreurs chinois afin de leur céder le groupe à un prix particulièrement élevé: 1,8 milliards d’euros. Ils accusent nommément Arik Schor, l’ancien PDG d’avoir également contribué à donner une estimation surélevée du groupe, sur la base de laquelle ils avaient accepté de payer le prix fort pour l’acquisition.
Ceci rajouté à l’instabilité des résultats financiers du groupe, dont les recettes ont significativement baissé, met les Chinois sous forte pression, et par ricochet le nouveau PDG Eyal Maliss, qui doit désormais résoudre la quadrature du cercle: augmenter rapidement le chiffre d’affaires et les bénéfices de Tenouva tout en maintenant une politique de prix tournée vers la baisse afin de rester compétitif.
Ceux qui dénoncaient la vente au chinois de ce fleuron de l’industrie agro-alimentaire israélienne auront peut-être eu raison…
Photo Rony Schutzer / Flash 90