La société de radio-télédiffusion « Kan » qui gère la 1ère chaîne de télévision a annoncé par surprise la suppression de l’émission quotidienne populaire présentée par les deux journalistes Arel Segal et Kalman Liebeskind. Comme par hasard, il a été dit à ces deux journalistes de droite qu’il n’a pas été trouvé d’autre plage horaire pour leur émission. A leur place, une émission sera présentée par Geoula Even-Saar, qui bien qu’étant l’épouse de Guidon Saar du Likoud est une journaliste de gauche.
Les réactions ne manquent pas, surtout à droite face à ce qui a tout l’air d’un évincement de ces deux journalistes de grande qualité mais qui dérangent dans le paysage médiatique.
Naftali Benett a déclaré : « Un petit rappel pour les journalistes de droite qui obtiendraient à l’avenir un poste dans cette société: comportez-vous bien, ne fâchez et ne contrariez personne, surtout pas Zehava Gal-On (allusion à un débat houleux récent entre l’ancienne présidente de Meretz et Kalman Liebeskind), car cela risquera de vous coûter votre poste. Arel et Kalman sont parmi les meilleurs journalistes actuels. Grossière erreur! »
L’ancien ministre de la Communication David Amsallem a dit : « On me demande toujours ce que j’ai contre la société de radio-télédiffusion et pourquoi je dis depuis longtemps qu’il faudrait la dissoudre. Cette décision malheureuse d’Eldad Koblentz de supprimer cette excellente émission va dans le droit chemin de la tentative de faire taire les voix de droite dans le paysage audio-visuel ».
Hagaï Segal, rédacteur en chef de Makor Rishon a écrit : « La suppression de l’émssion Kalman & Segal confirme la volonté de retour à l’époque ancienne où la radio et la télévision étaient unicolores (politiquement). Toutes les promesses de rééquilibrage sont parties en fumée et on se moque de la majorité des spectateurs ».
Le député Betzalel Smotritch a préféré attaquer le Premier ministre Binyamin Netanyahou : « Le lundi matin, le ministre de la Communication de Binyamin Netanyahou confirmait l’entrée de trois personnalités de gauche dans le conseil d’administration de la société de radio-télédiffusion et le soir même, le directeur -général Eldad Koblentz virait Arel Segal et Kalman Liebeskind. Le gouvernement Netanyahou-Gantz est un gouvernement de gauche. Et faible. »
Mais les critiques n’émanent pas uniquement des hommes politiques.
Yaïr Tertshisky, président de l’Union des journalistes a écrit à Eldad Koblentz pour lui exprimer sa « surprise » de l’annonce de la suppression de cette émission. Il s’interroge sur le moment choisi pour une telle décision, quelques heures à peine après l’annonce de la modification de la composition du conseil d’administration mais avant que le nouveau conseil n’ait commencé sont travail de supervision. « Avoir choisi ce moment de flottement pour prendre une telle décision nous semble être une manigance », écrit Yaïr Tertshisky qui demande à ce que la société de radio-télédiffusion fonctionne avec les « plus hautes normes de transparence » et ne prenne pas de décisions sans en donner d’explications, surtout lorsqu’il s’agit d’émissions d’actualité politique.
Quant au nouveau ministre de tutelle, Yoaz Hendel, il a répondu qu’il est pour des « médias libres, pluralistes et équilibrés » mais qu’il ne se mêle pas des choix professionnels des responsables de la société…
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