C’est devenu une fête nationale: la Mimouna! A la sortie de Pessah, tout le monde se dépêche de ranger sa vaisselle et de sortir acheter la farine pour préparer la fameuse Mouffleta!
Le Rav Haïm Amsellem nous aide à comprendre les origines et la signification de cette soirée.
La Emouna, la chance
”Pour certains, le mot Mimouna, vient du mot hébreu Emouna. En effet, le mois de Nissan est celui de la gueoula, de la Délivrance. Alors ce soir-là on manifeste notre foi dans cette gueoula, même si elle n’est pas encore arrivée. Pour d’autres, Mimouna, vient du judéo-arabe ”Mimoun” qui signifie chance, mazal. On se souhaite donc une bonne chance. D’autres enfin, lie cela au souvenir du Rambam, dont le nom judéo-arabe contient le nom ”Mimoun”, qui a vécu quelques années au Maroc et qui est décédé pendant Hol Hamoed Pessah”.
Une tradition populaire
Cela fait près de trois siècles que les communautés marocaines, mais aussi les certains Juifs algériens proches de la frontière avec le Maroc, célèbrent la Mimouna à la sortie de Pessah. ”Chaque famille, chaque village, avait ses propres traditions concernant cette soirée. On se souvient au Maroc des tables des Rabbanim remplies de verdure. Certains prenaient une tige verte et tapaient sur l’épaule de ceux venus demander des brahot en entonnant une chanson particulière”, nous explique le Rav Amsellem.
Il nous raconte aussi que si la Mimouna existe c’est pour enlever de la tristesse que nous ressentons à la fin de la fête. ”Une ”siba lemessiba”. On continuait ainsi la fête”, estime le Rav Amsellem.
Le rapprochement des cœurs
S’il est un symbole que l’on peut rattacher à la Mimouna, c’est celui du rapprochement des cœurs. ”On tourne d’une maison à l’autre, on laisse notre porte ouverte”, décrit le Rav Amsellem, ”on se fait des bénédictions”.
Une fête nationale
Aujourd’hui en Israël, la Mimouna est célébrée partout. Soirées à profusion, parfois même grillades et surtout ballet des politiques! ”A vrai dire, ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’a rien à voir avec la Mimouna”: le Rav Amsellem porte un regard assez critique sur les évènements de nos jours. ”Le Rav Yossef Messas l’a dit en des mots assez durs d’ailleurs. Et c’est vrai que l’on y voit des spectacles pas toujours en phase avec la tradition et une récupération politique…”.
Mais le Rav Amsellem préfère conclure par une note positive: “Finalement cet engouement national pour la Mimouna est une preuve que la cohabitation est possible, que le monde ashkénaze peut reprendre certaines de nos traditions et les aimer!”
Guitel Ben-Ishay
Photo à la une by Michal Fattal/Flash90