Une enquête inédite menée conjointement par le ministère de la Santé et l’Institut Haredi d’études politiques met en lumière une situation préoccupante concernant le tabagisme au sein de la communauté ultra-orthodoxe israélienne. D’après les résultats publiés dans le quotidien « Israel Hayom », les jeunes Haredim présentent des taux de tabagisme jusqu’à quatre fois supérieurs à ceux observés dans la population générale.
Cette étude, première du genre à cibler spécifiquement le secteur Haredi, révèle des statistiques alarmantes : 54% des élèves des yeshivas de niveau lycée et 80% des jeunes Haredim ayant abandonné leurs études ont expérimenté le tabac. En comparaison, ce taux oscille seulement entre 13% et 23% chez les jeunes du système éducatif général.
La situation apparaît particulièrement critique parmi les étudiants des grandes yeshivas : 77% des jeunes âgés de 17 à 24 ans fréquentant ces institutions religieuses ont essayé de fumer, et 56% d’entre eux sont des fumeurs réguliers.
Face à ces chiffres, le Dr Sharon Alroy Price, responsable des services de santé publique au ministère de la Santé, a exprimé sa vive inquiétude : « L’expérimentation des produits du tabac chez les jeunes de la société ultra-orthodoxe est quatre fois plus élevée que dans le secteur juif général. Ce sont des résultats très inquiétants, un véritable signal d’alarme pour nous tous. »
« Pour engendrer un changement, un effort coordonné sera nécessaire entre tous les acteurs concernés – les ministères de la Santé et de l’Éducation, la société Haredi, les autorités locales, et bien d’autres encore, » a-t-elle ajouté.
L’enquête souligne également l’importante exposition au tabagisme passif : 57% des jeunes Haredim âgés de 12 à 18 ans déclarent être quotidiennement exposés à la fumée de tabac dans leur environnement immédiat. Point d’espoir dans ce tableau préoccupant : 50% des fumeurs dans les lycées Haredi et 31% dans les établissements pour jeunes Haredim en décrochage scolaire expriment le souhait d’arrêter de fumer<