Le mont du Temple est le lieu auquel aspire l’ensemble du peuple juif, et vers lequel convergent toutes ses prières. • Tant que le site est ouvert aux Arabes, c’est une bonne action que d’y monter, afin d’y donner expression à la souveraineté israélienne. • L’islam et les Arabes honorent le souverain et reconnaissent sa souveraineté, à condition que celui-ci se montre puissant et fasse preuve d’autorité. • Il faut retirer leurs avantages sociaux à ceux des Arabes de l’est de Jérusalem qui se conduisent avec ingratitude.
Le mont du Temple, centre de nos prières
Le mont du Temple (Har Habaït), site du sanctuaire de Jérusalem, est le lieu dont tout le peuple juif éprouve la nostalgie, et vers lequel tendent toutes ses prières (traité Berakhot 30a). Dans deux bénédictions de la principale de nos prières quotidiennes, la ‘Amida – sur les dix-neuf qu’elle comporte –, nous prions pour la reconstruction de Jérusalem et du Temple : a) « Dans Ta miséricorde, reviens à Jérusalem, Ta ville, et réside en son sein comme Tu l’as annoncé » ; b) « Rétablis le service dans le parvis de Ta maison… et que nos yeux assistent à Ton retour à Sion. » En conclusion de la ‘Amida, nous demandons de nouveau « que le Temple soit reconstruit bientôt et de nos jours ». À chaque mariage, nous promettons fidélité à Jérusalem et formons des vœux pour sa reconstruction.
De même, dans les actions de grâce récitées après le repas (Birkat hamazon), une bénédiction entière est consacrée à Jérusalem : « De grâce, prends en miséricorde Israël Ton peuple, Jérusalem Ta ville, Sion, siège de Ta gloire… et Ta grande et sainte Maison, dans laquelle est invoqué Ton nom… Reconstruis Jérusalem, ville du sanctuaire, bientôt et de nos jours. Béni sois-Tu, Eternel, qui reconstruis Jérusalem dans Ta miséricorde, amen. »
C’est le lieu de dire l’importance du travail accompli par l’Institut du Temple, ainsi que par tous les rabbins et tous les membres de la société civile qui se livrent à l’étude des lois relatives au Temple, renforçant la conscience de ce que sont le Temple et ses valeurs au sein du peuple juif et des nations du monde.
Le chemin menant au Temple est encore long
Bien que le Temple constitue le sommet des aspirations nationales du peuple d’Israël, la majorité d’entre nous ne voient pas d’obligation à se préparer de façon directe à sa reconstruction. Cela s’explique par le fait que le chemin menant au Temple est encore long, qui passe par le peuplement de la terre d’Israël dans toutes ses contrées, l’intégration de l’immigration juive (alya), le retour du peuple juif à sa foi, à l’étude de la Torah et à la pratique des commandements (mitsvot), de façon que la Torah éclaire la vie sociale, économique, scientifique et culturelle du peuple juif. Ces processus sont laissés à notre libre choix, et n’ont pas pour condition préalable la résidence de la Présence divine sur le Temple reconstruit, ni l’application des lois de pureté rituelle, qui sont encore loin de nous. Il est vraisemblable, de même, qu’avant de nous hisser au niveau que requiert la reconstruction du Temple, nous parviendrons à l’application des commandements de la septième année et du jubilée, tels que l’ordonne la Torah, car il dépend de cela que tout le peuple juif réside sur sa terre, chaque tribu en son héritage (cf. Pniné Halakha, Chevi’it chap. 11 § 5). De même, il semble que, avant la reconstruction du Temple, il faille refonder le Sanhédrin, afin de trancher les questions liées à cette reconstruction et à l’ordonnancement du service. À cette fin, il faut que la Torah redevienne le centre spirituel de la majorité du peuple juif, et que s’unissent les rabbins de toutes les communautés en une cour rabbinique commune.
Le processus
Il peut se produire un miracle : les yeux des aveugles se dessilleraient, et en peu de temps nous aurions le privilège de voir tout cela se réaliser. Cependant, si les événements suivent leur cours naturel, un grand travail nous incombe encore, de progression et d’élévation. La population juive pratiquante doit constituer une société exemplaire sur le plan moral, société de gens de Torah, participant à la vie professionnelle et à la marche du monde, société jouissant de la bénédiction divine par la fondation de belles et grandes familles, et par sa contribution à l’œuvre de la collectivité nationale, au point que les grandes masses du peuple juif voudront se rapprocher de la Torah et des mitsvot. Alors nous pourrons avancer vers la reconstruction du Temple. Que telle soit la volonté de D.ieu que, d’une part, nous méritions d’être pleinement associés au rapprochement de la Délivrance, et que d’autre part nous en bénéficions bientôt et de nos jours.
Souveraineté sur le mont du Temple
Bien que nous soyons encore éloignés du niveau spirituel requis pour que le Temple soit rebâti, il nous est formellement interdit de renoncer à la souveraineté sur le site de notre Temple. Cet interdit nous oblige, en vertu du commandement de peupler et édifier la terre d’Israël (yichouv haarets), ainsi qu’il est écrit : « Vous hériterez du pays et y résiderez » (Nb 33, 53), et : « Vous en hériterez et y résiderez » (Dt 11, 31). L’expression « vous en hériterez » vise la souveraineté, comme l’enseigne Na’hmanide : « Nous avons reçu l’ordre d’hériter de la terre que D.ieu, loué soit-Il, a donnée à nos ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob, et de ne point l’abandonner entre les mains de quelqu’une des nations, ni de la laisser se déserter » (Notes sur le Séfer Hamitsvot de Maïmonide, mitsva 4).
Le lieu le plus important, du point de vue de ce commandement d’héritage de la terre d’Israël, est le mont du Temple. Certaines régions de Syrie, conquises par le roi David, n’ont pas pour autant contracté le degré de sainteté propre à y rendre applicables les mitsvot spécifiques à la terre d’Israël. En effet, David les a conquises avant de conquérir Jérusalem (Sifré, parachat Eqev). C’est aussi ce que décide Maïmonide (Téroumot 1, 2-4). Nous voyons par-là qu’un empêchement à la souveraineté juive sur Jérusalem porte atteinte au commandement du peuplement juif (yichouv haarets) et de la souveraineté juive (ribonout) dans l’ensemble du pays.
Monter sur l’esplanade du Temple à notre époque
Si la chose était possible, il serait préférable de fermer le mont du Temple à toute présence humaine, de sorte que ce lieu soit gardé et mis à part, en vertu de sa sainteté, jusqu’à la reconstruction du Temple. Mais tant que le mont du Temple est ouvert aux Arabes, c’est une pieuse action que d’y monter, afin de manifester la souveraineté israélienne sur l’esplanade. Certes, à l’époque du Mandat britannique, la position des rabbins et, à leur tête, du Rav Kook – que la mémoire du juste soit bénie –, était d’interdire d’aller sur le mont du Temple. Cependant, nous nous trouvions alors au lendemain d’une période de trois cents ans durant laquelle les Juifs n’avaient pas été autorisés à y monter, au point qu’un doute existait quant à l’exact emplacement du sanctuaire (dont la superficie représente moins de dix pour cent de l’esplanade). Mais à la suite de la libération du mont du Temple, les rabbins, et le Rav Kook à leur tête, reprirent les mesures de l’esplanade, et établirent où se trouvait le sanctuaire, et où il est permis de monter en état de pureté. C’est ainsi que nous pouvons revenir à la coutume observée par les grands maîtres d’Israël pendant plus de mille ans, consistant à monter sur le mont du Temple – exclusivement sur la partie permise –, après s’être immergé dans un bain rituel (miqvé), et à y prier pour la reconstruction du Temple et la Délivrance d’Israël.
Bien plus, le commandement de peupler et d’édifier la terre d’Israël nous y oblige. Avant la création de l’Etat d’Israël, en raison de la contrainte que nous subissions, nous ne pouvions accomplir ce commandement. Nous dépendions alors du bon vouloir des Anglais qui, en plus de trahir le mandat à eux confié – consistant à construire un foyer national pour le peuple juif –, prétendaient ne pouvoir garantir la protection de la vie des Juifs dans le pays, dans le cas où ceux-ci monteraient sur l’esplanade. Tandis que, de nos jours, par la grâce de Dieu, nous disposons de forces de sécurité qui sont en mesure de défendre notre peuple et notre terre.
Que soient donc bénis ceux qui montent sur le mont du Temple et accomplissent la mitsva d’édifier la terre d’Israël au cœur de notre terre sainte.
Importance de la vision du but
Certains demandent : « Puisque le Temple est encore loin de nous, pourquoi est-il si important d’en conserver le souvenir, et de garder notre souveraineté sur son site ? » La réponse est que la vision du but est le fondement qui meut tout le processus menant à celui-ci. Lorsqu’on oublie la vision de l’objectif, le processus entier est suspendu.
S’attacher à la vision du but
Au long de notre redoutable exil, nous avons réussi à survivre en tant que peuple, malgré des conditions de vie difficiles ; nous avions foi dans le fait qu’il valait la peine de souffrir toutes les persécutions et tous les meurtres, car nous jouirions finalement du retour à Sion, foyer de notre vie. De nos jours, ce qui nous est demandé est bien plus modeste : nous attacher au site de notre Temple.
Même s’il semble à notre Premier ministre que, dans la situation sécuritaire et internationale présente, il n’est pas possible d’autoriser que des Juifs prient publiquement sur l’esplanade du Temple, il doit à tout le moins veiller à ne rien dire qui puisse laisser entendre un quelconque renoncement à notre souveraineté sur le site. Il doit refuser toute limitation d’accès des Juifs à l’esplanade du Temple, et n’admettre aucune incitation à la violence ni aucune expression dédaigneuse contre les Juifs sur le site.
Les membres de l’opposition eux-mêmes, et au premier chef le député Yits’haq Herzog, petit-fils de l’ancien Grand-Rabbin d’Israël, le prodigieux Rav Yits’haq Herzog – que la mémoire du juste soit bénie –, ont l’obligation de ne pas tourner le dos au site de notre Temple.
Considération réaliste
Même si l’on s’en tient aux seules considérations politico-sécuritaires, il est interdit d’abandonner la moindre parcelle de souveraineté juive sur le mont du Temple. Notre propos est de contenir nos adversaires arabes ; or les Arabes, en général, sont très sensibles aux marques d’honneur. Quand un peuple leur paraît prêt à dédaigner ses propres valeurs et son propre honneur, ils le considèrent comme un peuple méprisable, sans colonne vertébrale, et qu’il est facile de soumettre. Quiconque examine les faits avec objectivité, sans idées préconçues, et qui écoute les propos des véritables chefs arabes, comprend cela immédiatement.
On peut estimer que, si les dirigeants d’Israël considéraient avec plus de respect les lieux saints du peuple juif, une partie des guerres et des confrontations nous seraient épargnée.
Les Arabes de l’est de Jérusalem
Il convient de saluer l’initiative du Premier ministre d’envisager le retrait du statut de résident permanent aux Arabes habitant les quartiers hostiles de l’est de Jérusalem, ainsi que les avantages financiers qui y sont attachés.
À notre grand regret, en dehors de quelques justes, tels que la merveilleuse Anett Haskia, une grande partie des Arabes renient les bienfaits dont ils bénéficient de la part des Juifs, bienfaits qui coûtent à l’Etat des milliards de shekels chaque année. Au lieu de faire la louange de l’Etat d’Israël et des Juifs, qui leur octroient des droits et un niveau de vie qu’ils ne connaissent dans aucun Etat arabe, leurs dirigeants et représentants élus répandent dans le monde entier des calomnies, dénonçant les nombreux méfaits que, prétendent-ils, les Juifs fomentent contre eux ; au point qu’ils apparaissent aujourd’hui comme le peuple le plus exploité, réprimé, pauvre et pitoyable au monde. Selon cette mythologie, ce n’est que grâce à leur héroïsme illustre, hérité de l’époque où ils avaient conquis le pays en massacrant Juifs et Chrétiens, et détruit la synagogue qui s’élevait sur le mont du Temple, qu’ils parviennent encore à tenir bon face à la cruauté et à la méchanceté des Juifs.
Aussi est-il justifié de leur retirer ces avantages. Les droits répondent à des devoirs. Cela, sans préjudice de la nécessaire recherche d’élargissement de la souveraineté israélienne sur le plus possible de territoires, aux quatre coins de la terre d’Israël.
L’obligation de loyauté du Musulman à l’égard du pouvoir
En principe, l’attitude ingrate de maints Arabes à l’encontre du pouvoir israélien est contraire à la loi religieuse islamique, laquelle exige que le sujet soit loyal à l’égard du gouvernement. Au moment des émeutes qui eurent lieu sous le mandat britannique, les Arabes criaient : « Atba’h al-Yahoud, a-douala ma’na ! » (« Egorgez les Juifs, le gouvernement est avec nous ! »). Toutefois, ce loyalisme est conditionné au fait que le pouvoir manifeste sa puissance, et s’impose par tous les moyens dont il dispose. Mais si l’on répond à leurs émeutes par des concessions, et qu’on ne leur impose pas, de manière pleine et résolue, les lois de la construction immobilière, de la conduite automobile, du mariage, la sanction du vol et le paiement des impôts, ils méprisent le gouvernement.
Appliquez à la société musulmane la loi, et nombre d’entre ses membres feront la louange de l’Etat d’Israël de par le monde.
Ce qui arriva au professeur Tavger, de mémoire bénie
Le professeur Yossef Tavger raconta comment, avec quelques camarades, il libéra et nettoya l’antique cimetière juif d’Hébron :
« Quand nous sommes arrivés au cimetière, nous avons constaté que l’Arabe qui recevait un salaire de l’Etat d’Israël pour le garder y avait planté une vigne, et traitait le lieu comme sa propriété privée.
« Nous commençâmes à arracher la vigne et à nettoyer le cimetière. Le “gardien” arabe vint vers nous avec des cris, des menaces, prétendant que le lieu était à lui et que nous devions partir. Sans plus de palabres, nous lui assenâmes quelques coups bien sentis, puis nous continuâmes le nettoyage. Le jour suivant, l’Arabe vint de nouveau vers nous en criant et en menaçant ; nous le frappâmes une nouvelle fois et poursuivîmes notre labeur.
« Le matin du troisième jour, l’Arabe nous reçut avec un plateau de thé et de café, et dit : “Comment est-il possible qu’il y ait une vigne dans un cimetière, qui est un endroit sacré ?” Il demanda aussi à être photographié avec les “sages juifs”, afin de pouvoir afficher la photo sur son mur. À partir de là, l’Arabe nous aida dans notre travail de nettoyage du cimetière. »
Voilà ce que raconta froidement le professeur Tavger, comme un physicien relate l’expérimentation d’une hypothèse qu’on tente de vérifier sur le terrain, et qui s’avère exacte.■