L’album posthume du sergent Aner Shapira, musicien et héros du 7 octobre, a été publié ce dimanche. « Seeking Love » rassemble dix titres qui témoignent de l’engagement social et du talent artistique de ce jeune homme tombé en secourant des festivaliers de Nova.
Lors du shabbat noir, Aner Shapira, qui servait en tant que sergent dans la brigade Nahal, se trouvait au Festival Nova avec des amis, dont Hersch Goldberg Polin, alors qu’il était en week-end de permission. Face à l’assaut des terroristes, le jeune homme de 22 ans s’est réfugié avec ses camarades dans le fameux « abri de la mort » où étaient entassés une trentaine de jeunes. Alors que l’abri a rapidement été pris d’assaut par les hommes du Hamas, Aner Shapira a fait preuve d’un courage exceptionnel en repoussant sept grenades à mains nues lancées dans l’abri, avant d’être mortellement touché par un tir de RPG. Son acte héroïque, raconté par plusieurs témoins, a permis de sauver de nombreuses vies.
Au-delà de son acte de bravoure, ses proches souhaitent faire connaître l’artiste qu’était Aner. « Aner a terminé sa vie en héros, en leader courageux et sans peur, et il restera dans les mémoires comme tel », écrivent ses parents. « Mais nous voulons que vous connaissiez et vous souveniez aussi de la personne qu’il était, Aner le musicien, le rappeur, le penseur, le peintre, un homme qui aimait les gens, aimait la justice et œuvrait pour la justice sociale. Aner le philosophe, au cœur ouvert et au regard curieux de tout. »
L’album « Seeking Love » rassemble dix chansons de rap écrites par le jeune homme qui abordent des problématiques sociétales variées. Shapira n’hésitait pas à traiter de sujets sensibles comme la violence faite aux femmes, la situation politique du pays, le deuil, tout en plaçant l’amour au centre de son œuvre.
Parmi les titres phares de l’album figure la chanson éponyme « Seeking Love », accompagnée d’un clip vidéo réalisé par Roy Rick. « A Lesson on Harassment » combine des enregistrements de ses sœurs avec une musique inspirée de Frank Sinatra, tandis que « There’s Something » est dédiée aux victimes de harcèlement et aborde la douleur liée à ce sujet. L’album se conclut par « Echo Start », un hommage à ses amis proches, qui mentionne également Hersch Goldberg-Polin, assassiné pendant sa captivité par le Hamas.
L’année dernière, une première ébauche d’album intitulée « Introduction à l’anarchisme » avait déjà été publiée, contenant six chansons dont « Brotherly Hatred » en collaboration avec Shanan Street, un titre diffusé sur toutes les stations de radio et figurant parmi les chansons les plus écoutées de l’année.
Les parents d’Aner Shapira ont créé une association portant son nom pour poursuivre ses rêves. Cette structure vise à établir un centre de musique et de création destiné aux jeunes de tous horizons de la société israélienne, un lieu où ils pourront trouver « des liens, de l’inspiration et une scène pour leur talent. »
Une soirée spéciale de lancement du nouvel album et de l’association se tiendra le 27 mars au Subaru Garage à Talpiot, Jérusalem, avec la participation de Sha’anan Street et Berry Sakharof. Le nombre de billets étant limité, l’association permet également de faire des dons sans acheter de billet. Des produits dérivés inspirés des œuvres graphiques d’Aner sont également disponibles sur le site officiel de l’association.