La terre promise, qui vous attend, vous permettra, en autres, d’effacer un mot de votre vocabulaire: « l’ennui ».
Ici, on vit des changements tous les jours, des surprises toutes les heures, un ébahissement au moins par minute. Le rythme est soutenu, certes, mais on s’habitue vite.
La vie à 100 à l’heure, la guerre, l’innovation, le tourisme, la pluie, le soleil, l’Amérique, les infos …ça passe encore ! Mais la politique, même avec la meilleure formation de Sciences Po, on a tous du mal à suivre. Rashi lui-même aurait sûrement du mal à interpréter tous ces rebondissements !
Le grand maitre, Bibi, cumule aujourd’hui trois postes clés, de la défense aux affaires étrangères, tout en restant Premier Ministre. Entre deux coups de téléphone à Poutine ou à Trump, il gère les sorties de route de Lieberman, l’amertume des gens du sud, les attaques personnelles et l’imminence de nouvelles élections.
Mais où va-t-on ? On sort à peine des urnes d’une campagne municipale houleuse, et on va, apparemment remettre ça au niveau national? Et finalement, pour quel résultat ? A peu près le même ? Netanyahou sera sûrement de nouveau Premier Ministre, avec à ses cotés, les même partenaires. La concurrence sur la rive gauche ou centre, n’étant pas suffisamment séduisante pour entrainer un changement de leader. Même à droite, tous ne sont pas satisfaits. La construction progresse lentement à Jérusalem et dans la Judée-Samarie. L’Etat palestinien qui revient régulièrement au fil de l’actualité, l’Alya qui balbutie, quel dommage. Tsahal semble avoir besoin d’un bon soubresaut, d’une vision inédite.
Si Bibi veut garder les commandes, il devra affirmer clairement sa politique. Quant aux électeurs, ils devront aussi s’intéresser de près, et cette fois-ci, aller voter en masse pour choisir leurs dirigeants et ne pas rester passifs pour ensuite se plaindre de la situation.
Tous ces enjeux peuvent faire peur, et il n’est pas honteux d’appréhender les changements. Nous avons ici la chance d’avoir des dirigeants avec un esprit de leader. A nous de choisir les meilleurs.
Face à Essav, Yaakov lui-même a eu peur de l’affrontement. Pourtant, il est resté confiant et courageux, il savait qu’il était protégé et béni, au-delà de toutes ses épreuves.
Avraham Azoulay