C’est toujours difficile, quand on est blotti, bien au chaud, de sortir à l’extérieur et d’accueillir l’hiver. Sortir, c’est affronter le monde, la nouveauté, les défis, les attaques, les dangers, les différences, l’indifférence. C’est la raison pour laquelle certains choisissent de rester à l’intérieur, quand d’autres, au contraire, en sortent pour voir ce qui se passe dehors, pour aller apporter d’eux-mêmes au monde, le refaire. Aussi, pour être prêt à descendre de l’arche bienfaitrice, il faut être équipé. Quand il pleut, on enfile un manteau, quand il neige, on porte des gants. La société actuelle est comme cet hiver qui arrive et qu’il va falloir défier. Les menaces sont là, pour nous et surtout pour nos enfants. La route, les attentats, les nuits dangereuses, et internet illimité …Mais alors on fait quoi ? On ferme à double tour la porte et on rentre sous la couette ? Le professeur Gabriel Izbicki est l’auteur du livre ‘’Etsat Gavriel’’. Ancien élève de la yeshivat ‘’Ets Haïm ‘’ du Rav Botshko z’’l , il est aujourd’hui directeur du centre de pneumologie à l’hôpital Shaaré Tzedek. Il écrit : ‘’D ieu dit à Noé de sortir de l’arche, pourquoi ? Celui-ci pensait peut-être qu’il y resterait jusqu’à la fin de ses jours ?’’ Il nous propose là une leçon essentielle de vie. A tous ceux qui sont tentés de rester à l’intérieur de leur arche, quelle qu’elle soit, afin de se protéger du déluge et des dangers extérieurs : il y a des périodes dans la vie de l’homme, surtout à l’âge de l’adolescence, où il lui est recommandé de rester dans ce monde protégé, dans sa Teva, dans cette structure éducative et rassurante. Pourtant, une fois qu’il s’est construit, structuré et stabilisé, il peut et même doit, s’envoler en quittant le nid douillet, afin de rendre le monde meilleur, différent. L’étude de la Tora, continue le professeur Izbicki, qui n’a pas pour objet d’influencer l’autre, lui enseigner, est une sorte d’égoïsme.’’
On peut s’inspirer de ces paroles sages et éclairantes dans tous les domaines. Par exemple, ceci est également vrai pour une bonne partie d’entre nous, Olim de France, qui tendons trop souvent à rester ensemble, de peur d’affronter la société israélienne, avec ses tensions et ses différences. Eh bien justement, on peut et on doit se jeter à l’eau, toujours froide au début, mais qui devient de plus en plus agréable après les premières brasses. Dans tous les domaines, l’homme est appelé à un certain moment à quitter sa zone de confort pour donner de lui-même à son entourage, chacun reconnaitra sa Teva personnelle, et répondra à l’appel ‘’Tsé min ateva’’ : ‘’Sors de l’arche’’, pour donner le meilleur de soi-même, enseigner, créer un nouveau monde, encore meilleur.
Avraham Azoulay
ça confirme ce que j’ai écris puisque effacé aussitôt ! SHALLOM