L’Anti-Defamation League (ADL) a publié ce mardi les résultats de sa plus vaste enquête sur l’antisémitisme à l’échelle mondiale, révélant une augmentation sans précédent des attitudes antijuives. Selon cette étude menée auprès de 58 000 personnes dans 103 pays, 46% de la population adulte mondiale – soit environ 2,2 milliards d’individus – manifeste des préjugés antisémites marqués, un chiffre qui a plus que doublé en dix ans.
Le rapport met en lumière des tendances particulièrement préoccupantes chez les jeunes générations. Les 18-34 ans affichent un taux d’antisémitisme plus élevé (50%) que leurs aînés, avec une différence de 13 points par rapport aux plus de 50 ans. Plus inquiétant encore, seulement 39% des jeunes reconnaissent la réalité historique de la Shoah.
Les disparités géographiques sont marquées : le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord présentent les taux les plus élevés (76%), suivis par l’Asie (51%) et l’Europe de l’Est (49%). L’Europe occidentale (17%), l’Océanie (20%) et les pays du continent américain (24%) affichent des taux plus modérés.
Point encourageant : 57% des sondés reconnaissent l’antisémitisme comme un problème grave, et une majorité soutient les relations diplomatiques avec Israël (71%). Par ailleurs, 67% s’opposent au boycott des entreprises israéliennes.
« L’antisémitisme est devenu une urgence mondiale, particulièrement dans le contexte post-7 octobre », alerte Jonathan A. Greenblatt, PDG de l’ADL, appelant à une « approche sociétale globale » impliquant gouvernements, société civile et citoyens.
L’ADL exhorte les gouvernements à adopter les Lignes directrices mondiales pour la lutte contre l’antisémitisme, soulignant l’urgence d’actions concrètes en matière d’éducation, de sécurité et de régulation des réseaux sociaux.