Dans le camp démocrate américain, on observe avec une certaine crainte la concomitance entre le dossier iranien et la période électorale qui commence peu à peu. Des analystes estiment que si l’accord avec l’Iran est finalement entériné par le Congrès, le président Barack Obama aura certes obtenu une certaine victoire mais le parti démocrate pourrait y laisser des plumes lors des élections, car la majorité des Américains est opposée à cet accord. Le magazine Politico estime par exemple que si le sénateur démocrate Chuck Schumer arrive à entraîner un « non » du Congrès, il aura sauvé le parti démocrate d’une énorme erreur politique.
Les sondages successifs réalisés aux Etats-Unis sur cette question montrent nettement que la position adoptée par le président Obama, et notamment ses attaques virulentes contre les opposants à l’accord, ne sont pas du tout en phase avec l’opinion publique, y compris dans l’électorat démocrate. Un sondage réalisé au mois de juillet indiquait que 45% des Américains s’opposaient à l’accord, soit 8% de plus qu’au mois de juin. Plus que cela, leur opposition a atteint 65% dès lors que des détails de l’accord commencaient à être dévoilés et notamment l’existence de ces fameuses annexes secrètes conclues entre l’AIEA et l’Iran. Un autre sondage, réalisé par Fox News indiquait une opposition de 58% à l’accord.
Concernant l’attitude de Barack Obama et Binyamin Netanyahou dans ce dossier, 52% se sont dit opposés à la politique du président américain alors qu’ils sont 49% à approuver l’attitude du Premier ministre israélien, contre seulement 26% qui le critiquent.
L’un des griefs qui revient le plus souvent dans la bouche des personnes sondées est le revirement net dans la ligne suivie par leur président face à l’Iran. Ce dernier avait déclaré « qu’il valait mieux pas d’accord du tout à un mauvais accord », avant de passer aujourd’hui à une sorte de chantage: « Accepter cet accord ou bien ce sera la guerre ».
Photo Yonatan Sindel / Flash 90