Quelques heures à peine après la déclaration inattendue de Vladimir Poutine, qui a réussi une fois de plus à créer la surprise en annonçant la fin de l’intervention russe en Syrie, les premières troupes de l’armée russe entamaient leur retrait du territoire syrien. Des avions transportant du matériel lourd, escortés par des avions de combat, ont décollé de la région de Lattaquié, principal port syrien sur la Méditerranée où les Russes ont installé leur base. Par ailleurs, un certain nombre de soldats russes ont été rapatriés chez eux.
Poutine a toutefois indiqué qu’une partie de ses forces seraient maintenues sur le terrain, d’une part pour continuer à soutenir le régime d’Assad et d’autre part pour protéger la présence russe en Syrie. Les combats n’ont d’ailleurs pas totalement cessé : les Russes ont en effet bombardé, ce mardi, des ‘ennemis d’Assad’ et assuré de leur protection aérienne des soldats syriens qui se sont approchés sensiblement de la ville historique de Tadmur, tombée l’été dernier sous le contrôle de Daech.
En attendant, même si le retrait de l’armée russe n’est pas encore très effectif, on s’interroge toujours dans le monde sur les raisons qui ont poussé Poutine à réduire ses forces en Syrie. A Damas, dans l’entourage d’Assad, on prétend qu’il n’a été averti de ce retrait partiel qu’une heure avant l’annonce officielle du président russe. Selon des commentateurs arabes, le gouvernement syrien s’inquiéterait de cette décision et craindrait que la Russie ‘considère qu’elle a fini son travail et qu’elle ne pourra plus aider encore Assad à rester au pouvoir’. Des milliers de Syriens soutenant leur président ont manifesté à Lattaquié contre le départ des Russes, allant même jusqu’à traiter Poutine de ‘traître’.
Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a annoncé qu’il se rendrait la semaine prochaine à Moscou pour débattre avec les dirigeants russes de ce retrait partiel de Syrie. Kerry a indiqué aux médias qu’il comptait s’entretenir de la question avec Vladimir Poutine pour faire avancer les pourparlers de paix, estimant que le processus prenait un nouveau tournant. Se disant ‘optimiste’, il a estimé que le monde avait ‘la meilleure occasion possible de mettre un terme à la guerre civile en Syrie’.