L’organisation Shourat Hadin, qui assure la défense des victimes du terrorisme devant la justice internationale, lance un appel pressant au Premier ministre, qui est aussi ministre de la Communication. Elle lui demande de mettre immédiatement fin à une situation incompréhensible: l’octroi par l’Etat d’Israël de canaux de fréquence à la télévision et la radio de l’Autorité Palestinienne.
Pour l’avocate Nitzana Darshan-Leitner, présidente de Shourat Hadin, cette situation conséquente des Accords d’Oslo n’a depuis longtemps plus sa raison d’être du moment que les médias de l’AP utilisent ces moyens pour une incitation quotidienne à la haine et à la violence terroriste. Elle cite notamment le terroriste Mourad Addis, assassin de Daphna Meïr hy »d qui a avoué avoir été influencé par la télévision de l’AP. Et c’est le cas pour l’immense majorité des terroristes.
Shourat Hadin menace le Premier ministre de saisir la Cour suprême au cas où le gouvernement ne cesse pas cette pratique absurde. Me Darshan-Leitner explique que l’utilisation par l’AP de ses médias à des fins d’appels au meurtre constitue une violation flagrante des accords d’Oslo ainsi que du droit international.
L’avocate souligne la situation ubuesque qui fait que c’est l’Etat d’Israël qui accorde à Abou Mazen et à l’AP les canaux de fréquence de radio-télévision par lesquels les terroristes sont galvanisés! Elle rappelle des cas historiques où des responsables de médias ont été condamnés pour incitation au génocide et au meurtre: Julius Streicher, directeur du journal nazi « Der Stürmer », lors du procès de Nurenberg ou encore les directeurs de la radio-télévision rwandaise après le génocide des Tutsis par les Hutus. Elle rappelle aussi qu’aux Etats-Unis et en Europe, des organisations juives ont réussi à faire fermer des stations de radios musulmanes qui diffusaient la haine des juifs.
« Il n’y a aucune raison que l’Etat d’Israël soit celui qui montre le plus d’indulgence face à ce genre de pratiques », conclut Nitzana Darshan-Leitner.
Mais comme pour beaucoup d’autres domaines des relations avec l’AP, il est fort possible que le gouvernement laisser perdurer cette situation grotesque, invoquant invariablement les mêmes prétextes de « réactions internationales », de « souci de l’image d’Israël » ou de « risque d’aggravation de la sitation sur le terrain »…
Photo Hadas Parush / Flash 90