Shlomo Filber, l’ancien directeur du ministère des Télécommunications et témoin du Parquet dans le procès Netanyahou (dossier 4000) attaque l’Etat et des cadres du Parquet en justice et leur réclame 10 millions de shekels de dommages et intérêts.
Filber dépose un recours pour mauvais traitements dans le cadre de son arrestation et de son interrogatoire autour du dossier 4000 concernant le Premier ministre. Filber explique que l’accord de témoin à charge qu’il a signé avec le Parquet a été obtenu au terme de longues heures de sévices infligés par les enquêteurs et les gardiens de prison.
L’acte d’accusation concerne le Parquet (l’Etat) mais aussi des individus: le conseiller juridique du gouvernement de l’époque, Avihaï Mandelblit, le Procureur de l’Etat de l’époque, Shay Nitsan et les procureurs Liat Ben Ari et Yehoudit Tirosh.
Dans cet acte sont décrits les mauvais traitements dont aurait été victime Shlomo Filber entre son arrestation et la signature de l’accord de témoin à charge, soit pendant 60 heures pendant lesquelles les enquêteurs lui demandaient explicitement de leur »livrer Bibi ».
Filber décrit comment pendant plus de 50 heures, il a été empêché de dormir. Il a été transporté de prison en prison pendant toute une nuit sous prétexte de la recherche d’une place pour lui. Le moment le plus grave a été l’agression sexuelle dont il affirme avoir été victime de la part d’un gardien de prison cette nuit-là au moment où il a été accepté à la prison de Hadarim à 2h du matin.
D’après l’acte d’accusation, ces actions ont été entreprises immédiatement après une réunion au ministère de la Justice à la lumière de la proposition de Filber de conclure un accord concernant son témoignage, à laquelle ont assisté Mandelblit, Nitzan, Ben Ari et Tirosh, ainsi que les chefs de l’Unité de lutte contre la criminalité économique de la police.
Pendant les deux jours qui ont précédé la nuit où il a été transporté de prison en prison et agressé sexuellement, Filber raconte qu’il a subi un interrogatoire particulièrement violent, comprenant des insultes et des vexations et la menace de le poursuivre pour une grave affaire de corruption dans laquelle il était impliqué, ce qui s’est avéré faux par la suite. Un des enquêteurs le sommait: »Dis que c’est Bibi! ».
L’acte d’accusation décrit l’état physique et psychologique dans lequel était Filber lorsqu’il a signé l’accord de témoin avec le Parquet. Filber dénonce des changements entre sa version des faits et celle écrite dans l’accord avec le Parquet.
Lors du passage à la barre de Filber au cours du procès Netanyahou sur le dossier 4000, il avait fourni un témoignage différent de celui qui était écrit dans l’accord signé avec le Parquet, ce qui avait incité le Parquet à le déclarer comme »témoin hostile » et qui lui faisait courir le risque d’être poursuivi pour avoir enfreint l’accord en question. Or, pour les avocats de Filber cet accord est nul et non avenu puisqu’il a été acquis par des moyens illégaux.
En outre, Filber réclame donc 10 millions de shekels de dommages et intérêts pour les graves préjudices qu’il dit avoir subis.