Les deux victimes de l’attentat à Hadera sont chacun à leur façon un symbole.
Yazen était issu de la communauté druze du nord du pays. Il est le fils unique de sa mère et aurait pu, à ce titre, ne pas s’enrôler dans une unité combattante. Mais il tenait à se battre pour Israël comme l’ont fait les hommes de sa famille du côté paternel comme maternel. Il envisageait même de faire carrière dans les services de sécurité.
Des milliers de personnes lui ont rendu un dernier hommage, cet après-midi au cimetière militaire de Kisra Sumei, le village dont il était issu. Parmi les personnes présentes on a pu voir le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Bar Lev et celui de la Justice, Guidon Saar, ainsi que des députés de différents partis.
L’oncle de Yazen a prononcé quelques mots: ”Si seulement j’étais mort à ta place. Que vais-je dire à ta mère? Ma soeur qui rêvait de te voir marié et d’être la grand-mère la plus heureuse. Que vais-je dire à ton père qui te prédisait une vie merveilleuse? Que vais-je dire à ta soeur jumelle qui a perdu une part inséparable de son âme? J’aurais aimé que la balle qui t’a touché, ait interrompu son chemin, et se soit retourné contre celui qui l’a envoyé. Yazen, tu es parti trop tôt et tu as laissé dans nos coeurs une plaie qui saignera pour toujours”.
Photo: Police
Shirel Aboukrat, avait aussi 19 ans. Elle était née à Marseille et avait fait son alya avec ses parents quand elle avait trois ans. Sa mère Dvora peine à comprendre: ”Nous avons fui la France pour être en sécurité et elle est partie ici, dans notre pays. Ce n’est pas logique. Je voulais leur donner une belle vie et la sécurité”.
Shirel tenait absolument à servir chez les gardes-frontières, elle voulait effectuer un service avec du sens. Comme son oncle a témoigné: ”Tout ce que Shirel voulait, elle parvenait à l’obtenir”. Elle était tellement heureuse quand elle a été acceptée dans l’unité dont elle rêvait. Son chef a raconté lors de son enterrement qu’elle s’était enrôlée en août dernier et était parmi les meilleurs de sa promotion. ”Tout ce qu’elle voulait était de devenir combattante pour protéger Israël et ses habitants”.
Des milliers de personnes étaient présentes pour l’accompagner au cimetière militaire de Netanya, parmi elles le ministre du tourisme, Yoël Razbozov et la maire de Netanya, Myriam Fayerbeg. La mère de Shirel a imploré: ”Je veux ma fille! Pourquoi? Pourquoi? Je veux être là, à sa place. Ma Shirel, comment ne t’ai-je pas protégé?”.
La cousine de Shirel a prononcé son éloge: ”Il est difficile d’accepter notre réalité. Que nous ne mériterons plus de te voir encore, de rire avec toi, de fêter la vie avec toi. Comme tu étais particulière, quel coeur tu avais, comme tu étais forte. Rien qu’en te voyant, tu nous transmettais de la joie et de la fierté. Ta famille était tout pour toi. Je te promets que nous ne les laisserons pas un instant. Nous en prendrons soin et nous les renforcerons. Shirel, merci pour nous avoir donné le mérite de vivre à tes côtés. D’ieu prend les meilleurs d’abord, et comme tu étais bonne. Pardon de ne pas avoir fait assez pour te protéger. Je t’aime, tu me manques déjà”.