« L’homme du ‘Hessed » : c’est ainsi que l’on surnomme Shai Graucher depuis le 7 octobre. Si son nom ne vous est pas familier, vous avez sûrement vu son visage dans les innombrables vidéos qui tournent sur les réseaux sociaux, le montrant en train d’accomplir d’incroyables actes de générosité envers les soldats blessés, les veuves, les orphelins, les ex-otages et tous ceux dont la vie a basculé depuis les
massacres commis par le Hamas.
Ce jeune et dynamique rabbin israélien d’origine américaine a de qui tenir. Il faisait partie des proches du rav Haïm Kanievsky, sous l’impulsion duquel, en 2017, il a créé l’association de bienfaisance Chessed V'Rachamim. Il est par ailleurs le fils du célèbre chanteur hassidique Dedi Graucher, décédé prématurément un mois avant le 7 octobre 2023 et qui était bien connu pour sa générosité. Après sa disparition, Shai s’est promis de suivre son exemple en multipliant les actions de bienfaisance. Et c’est ce qu’il a fait, la guerre et ses conséquences dramatiques lui fournissant l’occasion immédiate de concrétiser son engagement.
Il faudrait plusieurs heures pour rendre compte de ce qu’ont accompli Shai Graucher et son équipe durant les dix-sept derniers mois, portant le ‘Hessed à une échelle rarement atteinte. Dès le lendemain du 7 octobre 2023, le rabbin Graucher a lancé l’opération Beya’had Nenatsea’h (« Ensemble nous gagnerons »), s’efforçant de répondre à tous les besoins : équipements militaires, nourriture, vêtements, aide financière, aide à la réparation de maisons endommagées et tant d’autres choses à destination des Israéliens meurtris. Les immenses machines à laver et spas installés à proximité des bases militaires, c’est encore lui… L’association a également fourni d’innombrables paires de tefillins, des talits et des livres d’étude aux soldats, et a fait écrire 80 Sifrei Torah à la mémoire de victimes, dont celui de couleur orange réalisé tout récemment en hommage à Shiri, Ariel et Kfir Bibas.
Au-delà des besoins immédiats, le rabbin philanthrope s’occupe aussi de chouchouter ceux qui en ont tant besoin en leur offrant des « extras » pour leur mettre du baume au cœur, distribuant notamment des iPhones et des iPads aux soldats blessés dans les hôpitaux. Dernièrement, grâce à d’énormes dons de la communauté juive de Palm Beach, en Floride, l’association a exaucé le rêve de l’ex-otage Emily Damari en lui offrant une magnifique BMW décapotable…
Bien que Shai Graucher connaisse mieux que quiconque l’importance de la discrétion imposée par la Torah dans les actes de charité, il a reçu de ses maîtres la permission exceptionnelle de médiatiser l’action de son association, afin d’inciter les gens à donner en montrant concrètement à quoi sert l’argent reçu. Plusieurs millions de dollars ont pu être récoltés à ce jour, principalement de donateurs américains, au grand bonheur du rabbin qui affirme : « Bien au-delà de leur aspect matériel, ces actes de générosité permettent d’unir le peuple juif et d’exprimer notre amour à toutes les victimes. »
Article de Johanna Afriat publié dans Actualité juive (numéro 1776)