C’est devenu une tradition: tous les ans, la famille du Rav Yechoua Laloum, zatsal, organise une grande hiloula lors du Shabbat Hagadol.
Un parcours brillant, le souci d’autrui
Le Rav Yechoua Laloum est né à Constantine en 1901. Dès son plus jeune âge, il fait preuve d’un grand intérêt pour l’étude. Il est scolarisé au heder puis à la Yeshiva auprès des grands du judaïsme algérien. Ses maîtres sont Rabbi Shimon Doukhan, Rabbi Yossef Guenassia, Rabbi Sidi Fredj Halimi. Il n’a que 18 ans, lorsqu’il est promu rabbin. En 1925, il devient Rabbin de Guelma et y assurera le dynamisme de la communauté sur des générations. En 1935, il est nommé Hazan principal de la synagogue centrale de Constantine.
Le Rav Yechoua Laloum était kabbaliste et un érudit et ce dans tous les domaines. Son ouvrage »Likoutey Aaron » traite de toutes les facettes du judaïsme. Ses disciples ont, par la suite, pris la tête d’importantes communautés en France.
Il joua également un rôle très important pendant la deuxième guerre mondiale, en préservant sa communauté en diffusant et développant les valeurs juives et sionistes auprès des jeunes, expulsés des écoles par le gouvernement de Vichy.
Ce dévouement pour autrui, pour l’éducation des jeunes générations, l’attention qu’il portait à chacun en ont fait une figure emblématique du rabbinat d’Algérie jusqu’à sa disparition brutale le dix Nissan 1950, laissant une veuve et neuf orphelins.
Poursuivre son œuvre en Israël
Après l’indépendance de l’Algérie, la famille Laloum s’installe à Beer Sheva. En 1986, une synagogue y sera construite au nom de Rabbi Yechoua. En 1992, après des efforts et la réalisation de miracles, le corps du Rav a été transporté pour reposer en paix en Israël.
C’est aussi pour perpétuer son œuvre que son fils Claude Laloum a décidé d’organiser chaque année le Shabbat Hagadol en sa mémoire. »Mon père est parti quelques jours avant Pessah. Le Shabbat Hagadol est une date qui permet de lui rendre un bel hommage », nous explique-t-il.
Pourquoi avoir souhaité un grand événement pour se souvenir de lui et non une réunion familiale? Claude Laloum nous raconte ce qui l’a poussé dans ce sens: »Dans les années 60 et 70 j’ai effectué une carrière de diplomate. Au cours de mes séjours en France, j’ai pu constater à quel point mon père avait marqué ses disciples. Il était estimé, admiré et respecté par de nombreuses personnes. A travers eux, j’ai découvert que mon père était une personnalité rabbinique de premier plan. En Israël, il était reconnu par ses pairs: du Rav Shalom Messas, zatsal, au Rav Ovadia Yossef, zatsal, en passant par le Rav Bakchi Doron. Il fallait que l’on organise un événement auquel pourrait se joindre le maximum de personnes qui soit l’avaient connu, soit s’identifient à son héritage ». En effet, il s’agit bien aussi d’héritage: ce rendez-vous annuel se fait en présence de paytanim et de personnalités rabbiniques qui font revivre les traditions et la liturgie algériennes.
Quel est le programme pour ce Shabbat Hagadol? »Nous serons honorés par la présence du vice-ministre de la défense, le Rav Elie Ben Dahan et du député Meyer Habib. Nous comptons, comme à l’accoutumée, sur près de 200 personnes. Nous ressusciterons cette année encore nos offices et nos traditions, en l’honneur de mon père ».
Shabbat Hagadol au Leonardo Plaza, Netanya
Pour plus de renseignements: Claude Laloum 052-5216503
Guitel Ben-Ishay