Le conflit larvé qui oppose l’Iran à Israël ne se déroule pas uniquement sur terre,dans les airs ou sur mer. Il comprend une dimension supplémentaire qui prend de plus en plus d’ampleur: les cyber-attaques.
Le Washington Post a apporté mardi des détails sur une gigantesque attaque cybernétique menée par Israël contre le port iranien de Bandar Abbas – le plus important du pays – situé dans le Golfe persique. Cette attaque était en fait une réponse à une tentative iranienne récente de s’en prendre aux systèmes informatiques des infrastructures hydrauliques israéliennes, avec un succès très relatif.
Toute autre a été la cyber-attaque israélienne qui a paralysé cet immense port pendant plus de deux jours alors que les autorités iraniennes ont menti comme d’habitude en annonçant des « perturbations minimes ». Il faut rappeler que c’est par le port de Bandar Abbas que transite 60% du trafic maritime iranien et qu’il est également le port militaire le plus important d’Iran. Les images satellites ont pu montrer à quel point la réponse israélienne a été puissante, provoquant une paralysie totale de ce site et des embouteillages inextricables. Des experts en géostratégie ont même affirmé que les dégâts sont encore plus importants que ce que le Washington Post veut bien révéler.
Le général (rés.) Amos Yadlin, directeur de l’INSS (Institute for National Security Studies) et ancien commandant des Renseignements militaires a expliqué que la récente tentative de cyber-attaque iranienne contre des infrastructures civiles en Israël a été considérée par les responsables israéliens comme le franchissement d’une ligne rouge. C’est pour cela qu’il a été décidé de frapper un grand coup contre une infrastructure majeure de l’économie iranienne en espérant que le message aura passé: « N’allez pas sur ce terrain avec nous. Nous sommes capables de paralyser votre économie déjà bien affaiblie ».
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