(Extrait du magazine LPH New)
L’Expérience Israélienne a pour vocation de faire découvrir Israël et la société israélienne à travers une expérience enrichissante et unique qui permet à des milliers de jeunes, chaque année, de créer un réel lien avec Israël, voir même de décider d’y rester. Hannah Chekroun, en est un bel exemple : elle a participé au programme Stagerim, programme de stage qui permet de découvrir le monde professionnel en Israël.
« C’est pour nous une grande fierté de voir nos anciens participants s’installer et trouver leur voie en Israël », affirme Aurélie Alembik, directrice du département européen, division des programmes longue durée à l’expérience israélienne.
Comment, en pleine crise sanitaire, deux jeunes filles réussissent-elles à faire émerger une nouvelle activité originale, dynamique, et qui répond à leur idéal sioniste ? LPH New a rencontré Hanna Chekroun-Setti et Anne-Eva Darmon qui, résolues à ne pas se laisser « enfermer » par le premier confinement, se sont donné pour mission de nous faire découvrir des produits agricoles locaux – en débutant comme bénévoles.
Hanna est ola ‘hadasha depuis un an. Après avoir fait des études de Pharmacie et d’Ingénierie biomédicale en France, elle est en train de chercher un emploi dans son domaine en Israël lorsque survient le Covid-19 en mars 2020.
Anne-Eva est arrivée à l’âge de 18 ans en Israël. Après une midrasha, elle étudie l’architecture et tente quelques expériences professionnelles ; puis, à l’âge de 28 ans, elle part deux ans en shl’ihout pour l’Agence juive en France, où elle travaille avec différentes organisations de jeunes Juifs français.
C’est dans le cadre de la fondation Taglit que les deux jeunes filles se sont rencontrées : durant sa shli’hout, Anne-Eva, pendant les vacances d’été, accompagnait et encadrait des groupes de jeunes Juifs français en Israël sous l’égide de Taglit, et Hanna, pendant de nombreuses années, était coordinatrice au sein de cette même fondation.
Les deux jeunes filles ayant sympathisé, lorsque Hanna rentre en Israël à la fin de sa shli’hout, elles s’installent ensemble en colocation à Jérusalem peu avant le déferlement du Covid-19. Quand le premier confinement est décrété, ne pouvant se résoudre à rester inactives, elles s’investissent dans le volontariat : Anne-Eva porte assistance aux personnes âgées, notamment en leur livrant des repas, et Hanna travaille bénévolement pour le Maguen David Adom, dans les services de tests corona. « Nous étions contentes de pouvoir aider et de sortir un peu, se souvient Hanna, mais nous n’avions alors quasiment aucun revenu, à part des petits travaux par-ci par-là. »
Après le déconfinement, elles continuent à faire du volontariat, mais cette fois dans le secteur agricole, en se mettant au service de l’Ha-shomer ha-‘hadash, une association existant depuis de nombreuses années et dont les membres actifs, de tous les âges, travaillent dans les champs. L’association a créé une application qui met en contact les agriculteurs qui recherchent des volontaires et ceux qui souhaitent s’investir.
« Nous avons rencontré un premier agriculteur, raconte Anne-Eva, un exploitant de champs de pivoines, qui sont des fleurs assez coûteuses. On en trouve pendant seulement un mois en Israël, et c’est plutôt lucratif. Mais avec le Covid-19, il n’y avait aucune possibilité d’expédier la marchandise vers l’Europe. » Dépourvu d’employés, il propose aux jeunes filles de l’aider à vendre ces pivoines aux moshavim alentour pour la modique somme de 30 shekels le bouquet.
Cela inspire à Anne-Eva l’idée d’en vendre elle-même. Elle publie une petite annonce sur Facebook, et c’est la ruée : en une après-midi, tout le stock est vendu ! Beaucoup de clients, pour la plupart de France, en achètent pour les offrir à leurs parents vivant en Israël, dont ils sont séparés depuis de longues semaines. « C’était magnifique d’apporter de la joie à ces personnes ! », se rappelle Anne-Eva.
Elles poursuivent cette activité pendant trois semaines, puis elles commencent à s’intéresser à d’autres produits, comme le vin et les fruits. Dans ce contexte économique difficile, les agriculteurs sont heureux de vendre leurs produits, et les deux jeunes entrepreneuses d’en faire profiter les clients. Ensemble, elles décident alors de créer une société pour commercialiser les produits de petits agriculteurs israéliens et les livrer à domicile : la société Hanna-Hava voit le jour en juin 2020.
« Au départ lorsque les exploitants nous voient arriver, deux jeunes filles, on ne nous prend pas très au sérieux, raconte Hanna, mais quand ils comprennent qu’on a un projet sérieux, une structure, et qu’on est bien organisées, alors le ton change et nous sommes très bien accueillies. »
Elles ont à présent une quarantaine de fournisseurs et cherchent encore à en intégrer de nouveaux. « Ils nous font des prix et veulent nous aider à réussir, s’enthousiasme Anne-Eva, ils nous proposent même de régler plus tard, et parfois on leur court après pour les payer ! » Aujourd’hui, elles continuent à conquérir toujours plus de clientèle à travers les réseaux sociaux et cherchent à proposer d’autres options, comme par exemple des repas dégustation.
Cependant, le but essentiel des deux jeunes filles n’est pas de s’enrichir, mais avant tout de faire la promotion des produits de la Terre d’Israël. « Si vraiment on n’aspirait qu’à faire de l’argent, on ferait probablement autre chose, car il y a des façons plus simples de gagner sa vie », affirment-elles.
Hanna et Anne-Eva admettent faire face à une certaine concurrence, car en ces temps de crise d’autres initiatives voient le jour qui reprennent ce concept ; mais cela ne les effraie pas, au contraire. Pour elles, la concurrence est une bonne chose, qui peut motiver, inspirer.
Un site internet est en cours de création qui proposera l’éventail des produits, et également des rencontres, dès que cela sera possible, pour la découverte et la dégustation de produits du terroir.
À la question de savoir si le Covid-19 à été une sorte de booster, Hanna répond par l’affirmative : « On avait besoin de bouger, de sortir ! Il fallait s’adapter à la situation. »
Ces jeunes filles ont choisi de vivre en Israël, elles aiment ce pays, et en partant d’un désir de faire du bénévolat, une belle idée a germé, elles ont osé !
Contact : 053-5464301