La police a publié ce matin (jeudi) un communiqué exceptionnel pour expliquer pourquoi, à l’heure qu’il est, elle refuse d’ouvrir une enquête contre le ministre Amihaï Eliahou et les députés Tsvi Souccot et Nissim Vaturi, dans le dossier de Sdé Teman.
Pour rappel, hier soir, Gali Baharav Miara et le procureur de l’Etat, Amit Eissman, ont annoncé dans la presse qu’ils avaient demandé l’ouverture d’une enquête contre ces trois personnalités politiques en lien avec l’entrée par effraction dans la base militaire de Sdé Teman au mois de juillet dernier. Cet incident s’était produit lorsque plusieurs personnes étaient venues manifester contre l’arrestation de soldats réservistes soupçonnés de mauvais traitements sur un terroriste du Hamas.
La police explique qu’elle n’a reçu aucune instruction directe de la part de la conseillère juridique et du procureur, sur l’ouverture d’une enquête. Elle a appris cette décision par la presser et ne s’y pliera pas tant qu’une demande en bonne et due forme ne sera pas formulée.
« Nous regrettons que le parquet et la conseillère juridique du gouvernement choisissent de s’adresser à la police israélienne par le biais des médias plutôt que de manière directe et transparente », peut-on lire dans le communiqué de la police qui précise qu’aucune demande officielle n’a été transmise dans ce sens.
La police a souligné que, conformément aux procédures, toute enquête concernant des ministres et des membres de la Knesset doit être approuvée par le chef de la police, Dany Lévy, et qu’une demande officielle est nécessaire avant d’examiner la question.
Yaïr Golan, le chef du parti des Démocrates (anciennement Travaillistes) a attaqué cette décision de la police et menacé son chef: »Le chef de la police, Dany Levy, a franchi aujourd’hui une ligne rouge dangereuse. En refusant de se conformer aux directives de la conseillère juridique du gouvernement – la plus haute gardienne de l’État d’Israël – il a choisi de s’opposer à la démocratie plutôt que de la défendre.
Nous lui rappelons que la démocratie et l’État de droit sont plus forts que tout politicien délinquant – qu’il s’agisse du ministre qui vous supervise ou d’un Premier ministre impliqué dans des affaires criminelles.
La police israélienne est une force armée dotée d’un pouvoir immense. En tant que son plus haut commandant, il lui incombe d’être d’une prudence extrême avant de diriger cette force contre l’État, ses citoyens, la démocratie et ses gardiens.
Un tel acte est irréversible et ne pourra être pardonné ».
Quelques heures plus tard, la police a rectifié son message et indiqué que le chef du département des enquêtes de la police avait bien été informé par la conseillère juridique du gouvernement mais qu’il n’avait pas prévenu le chef de la police de cette demande.