Gali Baharav Miara, la conseillère juridique du gouvernement, a donné hier soir (mercredi) son feu vert pour l’ouverture d’une enquête contre le ministre Amihaï Eliahou (Otsma Yehoudit) et les députés Tsvi Souccot (Hatsionout Hadatit) et Nissim Vaturi (Likoud).
Il leur est reproché d’être entrés par effraction dans la base militaire de Sdé Teman et d’avoir encourager des manifestants à le faire, au mois de juillet dernier, quand des soldats de la force 100 ont été arrêtés par la police militaire pour des soupçons de mauvais traitements sur un terroriste de la No’hba.
Rappelons que suite à cette arrestation, des dizaines de manifestants s’étaient rassemblés spontanément pour protester contre la mise en accusation de combattants.
Retour sur les faits. Le 29 juillet dernier, des enquêteurs masqués de la police militaire ont fait une descente dans le centre de détention de Sdé Téman, où sont détenus des terroristes du Hamas de la No’hba et ont arrêté huit réservistes soupçonnés d’avoir maltraité un terroriste.
De graves accusations de viol ont été formulées contre ces réservistes sur un terroriste de la No’hba. Une vidéo issue des caméras de surveillance du camp de Sdé Teman où sont détenus des terroristes hautement dangereux du Hamas avait été publiée quelques jours plus tard par le journaliste Guy Peleg de la chaine N12. On y voyait des soldats emmener avec eux un des terroristes puis s’arrêter pendant un moment, toujours avec le terroriste, derrière des panneaux, on ne peut alors pas voir ce qui s’y passe.
Pour Guy Peleg, il s’agit de la preuve en images des faits reprochés aux soldats qui ont été placés en garde en vue pour mauvais traitements à caractère sexuel à l’encontre d’un terroriste du Hamas. Pourtant, la vidéo ne permet de voir aucun des gestes des soldats.
La vidéo et le commentaire du journaliste ont fait le tour des médias arabes et des comptes antisémites sur les réseaux sociaux qui se sont empressés d’accuser l’armée israélienne de violer les prisonniers palestiniens.
Ces éléments du dossier d’enquête sont pourtant confidentiels et de nombreuses voix ont demandé l’ouverture d’une enquête pour déterminer qui, peut-être au sein du parquet militaire, a fait fuiter ces informations à la presse. Pour l’heure, aucune conclusion n’a été publiée à ce sujet.
Cinq réservistes ont depuis été mis en examen pour sévices sur un terroriste emprisonné à Sdé Teman. L’accusation de viol énoncée au départ de l’affaire a été abandonnée.
Selon l’acte d’accusation émis contre les cinq réservistes, il leur est reproché des faits de violence aggravée: ils sont accusés d’avoir poignardé le terroriste au niveau du postérieur à l’aide d’un objet tranchant et de lui avoir causé de graves blessures dont une fracture des côtes, une perforation du poumon et une déchirure rectale interne.
Toujours selon l’acte d’accusation, pendant environ 15 minutes, les accusés ont donné des coups de pied au terroriste, lui ont marché dessus, se sont tenus debout sur son corps, l’ont frappé sur tout le corps, ont traîné son corps sur le sol et ont utilisé un Taser contre lui.
Le ministre Amihaï Eliahou et le député Nissim Vaturi ont annoncé qu’ils ne coopéreront pas avec l’enquête demandée par la conseillère juridique du gouvernement: »Vous ne me ferez pas taire ! Je ne me présenterai pas à une enquête politique menée par les procureurs du deep state et la conseillère juridique de la secte Kaplan », a écrit Vaturi sur X.
Les trois hommes politiques mis en cause dénoncent le deux poids deux mesures, alors que de nombreuses personnalités de gauche ne sont jamais inquiétées pour des actes et des déclarations pourtant répréhensibles.
« Ils devront me traîner menotté hors de la Knesset. Avant de vous adresser à moi, enquêtez sur Yaïr Golan, Naama Lazimi, Ehud Barak, Dan Halutz et Bogie Ya’alon. Ou bien bénéficient-ils d’une immunité en tant que membres de la junte du deep state que vous dirigez ? », a encore déclaré Vaturi.
Le député Souccot a également réagi à la « fuite de la vidéo », affirmant qu’elle avait été « enterrée avec l’approbation de la Cour suprême ». Selon lui, « les feux allumés sur la route par Lazimi ont été ignorés par la conseillère juridique malgré la demande de la police. La fuite du protocole confidentiel de la commission des affaires étrangères et de la défense par Guilad Kariv – malgré la demande de l’officier de la Knesset – n’a pas donné lieu à une enquête. Seuls nous sommes convoqués pour interrogatoire. Le deep state veut nous voir en prison. Point final. »