C’est dans le village de Soussia, au sud de Hevron, que nous avons rencontré Ronel Barak. Elle y tient un petit restaurant dans lequel elle sert une nourriture unique tant dans sa carte que dans son goût. Mais c’est aussi pour une autre raison que Ronel mérite notre admiration : son parcours de convertie qui l’a amenée des églises d’Afrique du Sud aux hauteurs de Har Hevron. Découvrez son histoire passionnante.
Se rapprocher de D’ieu
Je suis née dans une famille d’Afrikaans, en Afrique du Sud. Nous étions chrétiens, religieux. Ma mère avait une très grande foi en D’ et c’est certainement pour cela que j’ai toujours cherché à me rapprocher de D’. Mon mari, Yossef, vient lui aussi d’une famille chrétienne très stricte. Plus j’avançais dans la vie, plus je me sentais mal. Un mal-être que je ne peux pas décrire ni expliquer. Il s’agissait d’un sentiment intérieur, d’une voix qui me disait : « j’en veux plus ». J’ai donc décidé de lire la Bible. Mon mari était un bon chrétien, il allait tous les dimanches à l’église. De ce fait, tout le rapprochement que j’avais entamé envers D’, je l’ai gardé pour moi, je ne parlais pas trop, j’estimais qu’il s’agissait d’un cheminement personnel. J’ai beaucoup prié pour mieux comprendre tout cela.
Brûler le sapin
Nous avions alors un fils. Puis j’ai fait deux fausses couches. Cela a été très difficile pour moi, j’ai dû me résigner à n’avoir qu’un seul enfant. Nous étions alors à la période de Noël, je préparais le sapin et je parlais à Hachem : « Comment souhaites-tu que je fasse ? Pourquoi est-ce aussi important » ? Deux semaines plus tard, je me suis rendue à l’église. À côté de moi, une dame s’est assise et m’a dit que le sapin était une tradition païenne. J’étais interloquée ! Je me suis rendue à la bibliothèque, j’ai demandé tous les livres sur les religions. Je suis rentrée chez moi, j’ai montré à mon mari ce que j’avais découvert et je lui ai dit : « Je ne veux rien de païen chez moi ! Je vais brûler le sapin de Noël ». Quelques mois plus tard, je suis tombée enceinte. Pour moi, c’était un message de D’, comme s’Il voulait me dire que j’avais fait quelque chose de bien.
Hadassa ou un nouveau départ
J’ai prié pour qu’Hachem m’indique le nom que porterait ma fille. Je voulais l’appeler Hadassa. À ma grande surprise, lorsque j’ai alors proposé ce prénom, mon mari a immédiatement été d’accord. Pour moi, cette enfant devait être le début d’un tournant dans notre vie. Je ne pensais pas devenir juive, je ne connaissais pas cette religion, je ne connaissais aucun Juif. Mais j’avais le désir de servir le D’ d’Israël… C’est un processus qui nous a pris quelques années. Dans un premier temps, nous pensions nous installer au cœur de la communauté juive, puis une fois convertis, partir en Israël. Pour cela, il fallait que nous vendions notre maison. J’ai prié Hachem pour ne pas avoir un défilé d’étrangers dans ma maison, pour que la première personne qui la visite l’achète. Pendant 18 mois, aucune visite ! J’ai demandé à D’ : « Pourquoi ? Ne sommes-nous pas assez bons pour le peuple juif » ? J’ai ouvert la Bible et je suis tombée sur l’histoire de Rahel qui pleure ses enfants. Pour moi le message était clair : D’ voulait que nous venions tout de suite en Israël. J’ai prié encore pour que Yossef entende aussi ce message, lui qui est beaucoup plus terre à terre que moi. Il m’a dit : « Si D’ veut réellement que nous venions en Israël, alors la maison serait déjà vendue » ! Le lendemain matin, un homme est venu, il est entré, n’a même pas regardé la maison et l’a achetée… Nous sommes entrés en contact avec un ancien Pasteur hollandais qui vivait à Soussia et qui avait eu le même parcours que nous. Et voilà comment nous sommes arrivés à Har Hevron, il y a cinq ans.
Douze ans après la naissance d’Hadassa, pour sa Bat-Mitsva, nous vivions en Israël, nous étions Juifs et nous passions Yossef et moi sous la Houpa ! Nous avons aujourd’hui trois enfants et notre fils aîné s’est marié, à Soussia ! Même s’il y a eu des difficultés et s’il y en a encore, je ne changerais de vie pour rien au monde et mon mari et mes enfants aussi !
Guitel Ben-Ishay