Nos ambassadeurs ne sont pas que des diplomates qui ont dépassé la quarantaine. Ils sont aussi parfois très jeunes et très sportifs… Si l’on se souvient avec émotion et fierté de la Hatikva qui a retenti à Abou Dhabi, nos adolescents aussi portent fièrement le drapeau frappé de l’étoile de David dans des compétitions internationales qui font moins les gros titres mais qui n’en sont pas moins émouvantes.
Ainsi, Ariel Saadon, un Israélien de 17 ans, a remporté une médaille d’or au célèbre Open de Bulgarie, en Taekwondo. Son entraineur, Menahem Shimon, lui promet un avenir en or: il n’a aucun doute sur sa capacité à ramener une médaille d’or olympique dans un futur proche. LPH l’a interrogé.
Le P’tit Hebdo: Tu pratiques le taekwondo depuis longtemps?
Ariel Saadon: Pas du tout. J’ai commencé le taekwondo, par hasard, il y a juste deux ans. En fait, j’ai toujours été un élève problématique, j’avais beaucoup de difficultés scolaires. A 15 ans, je suis entré à la yeshiva, à Kohav Hasha’har, et il se trouve qu’on y donnait des cours d’arts martiaux, comme activité extra-scolaire. Un jour, alors que je me dirigeais vers l’internat, j’ai croisé la route de l’entraineur de Taekwondo, Menahem Shimon. Il m’a convaincu de le suivre. J’ai tout de suite aimé et il s’avère que j’ai un certain talent pour ce sport.
Lph: Comment es-tu passé de simple élève à candidat dans une compétition internationale?
A.S.: Petit à petit, mon entraineur a détecté chez moi de bonnes capacités. J’ai vraiment accroché avec ce sport et j’ai voulu augmenter mon rythme d’entrainement. Aujourd’hui, je fais quatre entrainements de taekwondo par semaine plus des entrainements physiques. Je me rends aussi à Pisgat Zeev pour m’entrainer avec la sélection nationale.
Menahem m’a présenté d’abord en championnat d’Israël et j’ai remporté la première place. Puis il a suggéré à l’entraineur de la sélection de me présenter à des concours internationaux. C’est ainsi que j’ai participé à ma première compétition à l’étranger, en Bulgarie, il y a deux mois.
Lph: Et tu as failli ne pas pouvoir y participer. Pourquoi?
A.S.: Je ne suis pas du genre à rester assis sur une page de guémara pendant toute la journée, mais je suis attaché au judaïsme et à notre héritage. Je mets mes téfilines tous les matins et je suis chomer shabbat. La catégorie dans laquelle je concours devait effectuer ses combats, le shabbat. J’ai tenté de demander au Rav Edery une permission pour pouvoir concourir malgré le Shabbat. Mais il lui a été impossible de me la donner parce que nous utilisons des protections électroniques qui comptabilisent les points pendant la compétition. Sur le moment, j’ai cru que je ne pourrai pas participer.
Mon entraineur m’a alors proposé une solution: concourir dans une catégorie supérieure à la mienne, contre des concurrents plus âgés. J’ai accepté de tenter ma chance. J’ai fait shabbat en Bulgarie et le dimanche, je me suis rendu aux combats et j’ai remporté la médaille d’or, malgré mon désavantage.
Lph: Avant le combat, on t’a vu réciter le Shéma Israël. Que représente cette prière pour toi à cet instant?
A.S.: Je n’avais pas prévu de le faire. J’ai ressenti le besoin de dire Shéma Israël avant et après le combat. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi. Il m’a paru nécessaire de remercier D’ieu. C’était plus dans ce sens que dans l’idée de me donner de la force ou de la confiance. Ma confiance je la tire de mes entrainements, je sais ce que je vaux. Mais remercier est un acte important.
Lph: Quels regards as-tu senti sur toi en tant qu’Israélien et Juif?
A.S: Quand on voit un Juif, israélien, avec une kippa qui fait un beau combat, qui évolue dans le respect du savoir-vivre et de l’esprit sportif, alors c’est certain que l’on donne une autre image que celle véhiculée traditionnellement sur nous en dehors d’Israël. Et l’on sait que si 200 personnes ont vu cela alors c’est 1000 fois plus qui vont finir par l’entendre.
Lph: Quelles leçons retiens-tu de cette compétition en particulier et de ton parcours de sportif en général?
A.S.: Il ne faut pas hésiter à viser haut, même trois fois plus haut que son niveau. Quand on est sportif, on ne peut pas se contenter de gagner une compétition, il faut toujours regarder plus loin, plus haut. Personnellement, mon parcours m’a prouvé à moi-même que si, a priori, j’étais parti pour avoir des difficultés dans la vie, je suis capable d’être le meilleur. Je pourrais m’en servir pour narguer ceux qui me disaient qu’on ne ferait rien de moi, mais je n’en vois pas l’utilité. C’est à moi-même que je parle quand j’évolue dans mon sport et dans ma vie. Jusqu’à aujourd’hui, je dois fournir beaucoup plus d’efforts qu’un autre pour réussir à l’école, mais le taekwondo m’a donné des forces de persévérance et d’endurance que je n’avais pas avant. Grâce à ce sport, je sais que rien n’est impossible.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
BRAVO ARIEL SAADON ! TU MÉRITES LARGEMENT TES MÉDAILLES CAR TU NE
NÉGLIGES PAS TES OBLIGATIONS DE PRIER, DE RESPECTER CHABBAT AVEC
ENTHOUSIASME ET FRÉNÉSIE ! TU RESPECTES HKBH COMME TU LE PRESSENS
ET CONTINUE SUR CETTE LANCÉE ! KOL AKAVOD ! ET QUE DES RÉUSSITES
SUR TON CHEMIN ! CHABBAT CHALOM VE TOU BICHVAT SAMEA’H !