Quand on entend son nom, on ne peut que ressentir un sentiment profond de douleur et de frustration. En effet, depuis 30 ans qu’il est incarcéré en Caroline du Nord, Jonathan Pollard, notre refuznik américain subit dans sa peine de prison le sort des terroristes les plus sanguinaires de notre époque… La différence, c’est que la plupart de ceux-ci ont déjà été libérés. Voilà que pour la première fois depuis longtemps, une vraie lueur d’espoir naît en cette veille du 9 Av : sa libération « prochaine »… hélas pas pour demain, ni pour Rosh Hashana, mais b’h, le 21 novembre 2015, si personne ne s’y oppose une fois de plus.
À la fin du plus grand spectacle du siècle joué par l’Europe, les États-Unis et l’Iran, on est en droit de se demander : pourquoi tant de rigueur, sans compromis, contre la liberté de Yonathan Pollard, qui n’a fait que transmettre des renseignements dits secrets ? Et pourquoi tant de faiblesse et d’incompétence face au régime perse, le plus fort du Moyen-Orient et le plus dangereux pour ses voisins comme pour le monde ?
L’Occident, avec à sa tête Obama, mise sur l’espoir. L’espoir que le monde sera meilleur si nous tendons la main, l’oreille et surtout la joue aux méchants. L’Europe veut croire que le loup, si on le caresse, non seulement ne mord pas mais peut devenir, avec beaucoup de patience et de confiance, un agneau. Et bien sûr, dans ce concert de faux accords, Israël passe, comme toujours, avec sa logique « agaçante », pour le vilain petit canard.
Ce genre de situations cocasses et difficiles à comprendre nous arrive parfois dans la vie. Tout nous semble très clair et voilà qu’autour de nous c’est l’incompréhension totale… Que faire ?
Ilios Kotsou, chercheur en psychologie positive nous explique en des mots simples, une technique de meilleure approche humaine. Nous avons, d’après lui, tendance à nous focaliser sur ce qui grippe plutôt que sur ce qui fonctionne bien. Il va plus loin, en proposant une solution de psychologie évolutive qui consiste à trouver la qualité qui se cache derrière le défaut de l’autre. On a beau essayé avec le tandem Obama-Kerry, on a du mal.
Pourtant il faut, malgré tout, s’adapter à la nouvelle donne et exploiter ce « bad deal ». Renouer avec l’Oncle Sam et profiter des quelques années de ralentissement promises par l’Iran pour développer sans attendre notre force de dissuasion, ainsi que nos relations avec nos nouveaux alliés du Golfe. Qui sait ? Encore des signes de Gueoula ?
Ce shabbat, nous entamons le cinquième et dernier livre de la Torah, Devarim. Nous entrons dans une nouvelle ère, avec un nouveau langage, pour écouter la voix même de Moshé, d’homme à hommes. Sachons lire entre les lignes, voici sûrement la solution à tous nos maux !
Avraham Azoulay
Photo by Yonatan Sindel/Flash90