Tsahal vient d’adopter une mesure historique en abandonnant l’obligation pour ses soldats de se raser quotidiennement, bouleversant ainsi une tradition militaire remontant à sa fondation il y a 77 ans.
Cette décision, approuvée par le ministre de la Défense Israel Katz et le chef d’état-major de Tsahal, marque un tournant dans la politique d’apparence de l’armée israélienne. Désormais, tous les soldats, quelle qu’ils soient, pourront arborer une barbe sans nécessiter d’autorisation spéciale.
« C’est une évolution majeure dans la culture militaire israélienne », explique Avi Cohen, expert en affaires militaires à l’Université de Tel-Aviv. « Depuis la création de l’État en 1948, l’apparence soignée et le visage rasé étaient considérés comme symboles de discipline et d’uniformité dans les rangs. »
Jusqu’à présent, seuls les soldats religieux pouvaient déroger à cette règle après avoir obtenu une dispense spéciale, généralement accordée aux juifs pratiquants pour qui se raser constitue une entorse à certaines interprétations de la loi religieuse.
Ces assouplissements touchent également les femmes soldates qui auront désormais la permission de porter du vernis à ongles de n’importe quelle couleur, à l’exception du vernis à paillettes. Jusqu’ici, seules les couleurs discrètes de type « nude » étaient autorisées.
Cette réforme est l’aboutissement des efforts persistants de députés de la Knesset qui ont plaidé pour l’assouplissement de ces règles au nom de la liberté individuelle et de la modernisation des forces armées. Les observateurs y voient également une tentative de Tsahal de s’adapter aux évolutions sociétales et d’améliorer son attractivité auprès des jeunes israéliens alors que le service militaire obligatoire fait face à des défis de recrutement.