L’émission hebdomadaire d’investigation « Ouvda » préparée et présentée par la journaliste Ilana Dayan était consacrée cette semaine à l’ancien directeur du Mossad, Meïr Dagan, décédé il y a quelques semaines.
Meïr Dagan, qui aura sans doute été l’un des meilleurs directeurs de cette agence a malheureusement sombré après son départ à la retraite dans une quasi-obsession contre Binyamin Netanyahou et a saisi chaque forum en Israël ou à l’étranger pour critiquer la politique menée par le Premier ministre.
Il avait surtout mis le gouvernement dans l’embarras en adoptant publiquement des positions à contre-pied sur la question de la politique à mener face à l’Iran. C’est ainsi que l’on a appris qu’il a été l’un des principaux artisans pour empêcher une offensive israélienne sur les installations nucléaires iraniennes lorsque la chose était encore plus aisément faisable.
Mais ce que le public ne savait pas jusqu’à la diffusion de cette émission, c’est que Meïr Dagan était allé jusqu’à créer pour cela un canal secret de contacts avec l’Administration américaine afin de la pousser à bloquer toute décision israélienne de lancer une offensive militaire. La journaliste a notamment interviewé l’ancien secrétaire US à la Défense Leon Panetta qui lui a parlé de ses discussions avec Meïr Dagan.
En clair, Meïr Dagan a agi dans le dos de l’échelon politique dont il était le subordonné et a très probablement, par la force des choses, fourni des informations tactiques et stratégiques de première importance à une puissance étrangère, fut-elle amie.
Une telle attitude dans un autre pays aurait provoqué le limogeage immédiat du chef des services de renseignements.
Hormis l’audace de la part d’un homme qui n’a cessé par ailleurs de critiquer ses anciens patrons et de les discréditer à travers le monde une fois qu’il eut quitté son poste, cette attitude démontre une fois de plus l’une des grandes failles de la démocratie israélienne, dans laquelle les décideurs politiques, élus par le suffrage, se font doubler tantôt par des fonctionnaires, tantôt par le système judiciaire, tantôt par les médias et même, comme dans cet exemple, par des responsables sécuritaires.
Photo Yossi Zamir / Flash 90
Quand il est mort, on a voulu en faire un héros eu égard à ses exploits sur le terrain, il s’est en réalité conduit comme un traître. Pollard à écope perpétue aux Us pour bien moins que ça. Netanyahu avait donc de tres bonnes raisons de ne pas lui renouveler son mandat….