J’ai, je l’avoue, regardé quelques minutes les informations françaises. Pas à dose intensive. Je ne voulais pas risquer de m’intoxiquer. Je ne voulais pas non plus avoir envie de jeter mon téléviseur par la fenêtre. Non, je l’ai fait à dose minimale.
Journal Télévisé : les djihadistes qui tirent dans la foule, se font exploser et tranchent des gorges ont des mamans aussi
Cela m’a permis de voir un bref reportage sur les « mères de famille de Molenbeek », qui se mobilisent pour que l’image de leur ville ne soit pas ternie. Elles étaient quasiment toutes voilées, ce qui est logique, puisque le quartier est musulman et est un repaire d’islamistes. C’était un fragment de la rubrique : les femmes voilées sont l’avenir du féminisme et les djihadistes qui tirent dans la foule, se font exploser et tranchent des gorges ont des mamans aussi. Le journaliste n’a pas demandé aux « mères de famille de Moelenbek » ce qu’elles pensent de la civilisation occidentale ou si elles pensent que les « Palestiniens » assassins sont sympathiques : il connaissait déjà la réponse.
J’ai aperçu un instant la voisine de la jeune femme qui s’est transformée en bombe humaine et a fini sordidement en tuant un chien en compagnie de l’immondice de Molenbeek appelé Abdelhamid Abaaoud: elle a bien sûr dit qu’elle ne se doutait de rien, et que tous ses voisins étaient gentils. Elle était intégralement voilée, et on ne voyait que ses yeux. Le journaliste qui lui posait des questions a trouvé cela tout à fait normal.
J’ai aperçu aussi les supposées « commémorations » des attentats, une semaine après : si la stupidité se vendait au kilogramme, des gens sur place auraient immédiatement fait fortune. Ils avaient la réponse au djihad : des fleurs, et sans doute que si les gens à l’intérieur de Bataclan avaient offert des fleurs aux assassins, ceux-ci se seraient arrêtées tout de suite. Ils avaient aussi d’autres réponses : des petits câlins gratuits, des chansons parlant d’amour et de paix universelle. Quelques uns « résistaient » en buvant une bière dans un bistro. L’un d’eux a dit : « je n’ai pas peur, je suis la paix, et si on me tue, quelqu’un prendra ma place ».
J’en ai tiré l’impression d’une civilisation finissante. Je n’identifie pas l’ensemble des Français et des Belges à ce qu’on montre ainsi.
Je pense, cela dit, qu’il sera très difficile, pour ne pas dire impossible, de redresser la situation.
La quasi totalité des journalistes en France, tout spécialement dans les grands médias, sont dans une confusion mentale totale et, je pense, irrémédiable : leur esprit a été modelé par l’ensemble du système scolaire et par les médias tels qu’ils sont depuis longtemps.
Ils sont dans le relativisme culturel, dans le politiquement correct, et dans l’apaisement comme des poissons dans l’eau, et les sortir du relativisme culturel, du politiquement correct et de l’apaisement les mènerait à être comme des poissons hors de l’eau : ils en mourraient intellectuellement, car tous leurs neurones sont atteints.
Fort peu de politiciens sont différents, et les politiciens qui sont différents sont condamnés à avoir pour interlocuteurs les journalistes susdits.
Il n’y a plus guère d’intellectuels qui donnent des repères et des éléments de clarté dans ce contexte. J’ai eu de la peine en entendant voici peu le fils d’André Glucksmann parler : il est le fils biologique de son père, mais, à l ‘évidence, pas son fils spirituel. Il est, hélas, un poisson acéphale qui nage dans la même eau que nombre de journalistes.
Il y a eu un assèchement de la pensée, une stérilisation généralisée. Ceux qui pensent encore ont été écartés, réduits au statut de dissidents.
Les idées de gauche sont hégémoniques, et règnent jusque dans ce qu’on appelle la droite : elle ravagent tout ce qu’elles touchent. Elle n’expliquent rien, mais broient toutes les explications jusqu’à ce que ne reste plus qu’une vertigineuse et suicidaire médiocrité.
Elles ont fait le lit du crépuscule qui vient.
Les sociétés européennes sont en train d’anéantir leurs économies, et les systèmes de redistribution jouent le rôle que la gauche révolutionnaire leur a attribué : multiplier les assistés, créer des déficits, asphyxier les entreprises, et conduire vers la faillite. Pour parachever les résultats des systèmes de redistribution, l’écologisme est utilisé : j’y reviendrai.
Les sociétés européennes sont en train de s’anéantir culturellement : outre le désastre intellectuel, il faudrait parler du désastre littéraire. Il reste des écrivains dignes de ce nom. Mais nombre de ceux qu’on appelle « grands écrivains » en Europe en général aujourd’hui, en France en particulier ont autant de style que j’en aurais si j’avais pris une trop forte dose de somnifère et si j’essayais malgré tout d’aligner deux mots.
Les sociétés européennes sont en train de s’anéantir socialement.
L’arme de la gauche pour l’anéantissement social qui vient s’ajouter aux autres anéantissements est désormais de plus en plus clairement l’islam. Les immigrés musulmans en Europe ne sont, pour la plupart, pas intégrés : assistances sociales et discours anti-occidentaux transmis par l’école s’ajoutent au discours disant que toutes les cultures se valent, et que la culture musulmane vaut un peu plus que les autres.
Des quartiers entiers sont désormais en France des zones islamisées. Au sein de ces zones, la vision musulmane du monde prédomine et vient éliminer toute autre vision du monde.
Le ressentiment inhérent à l’islam depuis le commencement vient s’y accoupler monstrueusement au destructionnisme de gauche.
A Molenbeek ou à Saint Denis, on vit entre soi. Dans la détestation de la civilisation occidentale, dans un contexte où les actes de djihad sont aisément considérés comme normaux et où on répond volontiers au journaliste occidental stupide et à la tête vide que tout cela n’a rien à voir avec l’islam.
A Paris, là où on « commémore », ailleurs dans les villes où vivent des somnambules, on dit que les fleurs sont une réponse aux assassins haineux.
Bruxelles est une ville très différente de ce qu’elle était il y a trente ans : en arrivant gare du Midi il y a trente ans, on arrivait dans une ville occidentale. Aujourd’hui, on arrive dans une bourgade d’Afrique du Nord soumise largement à la charia.
Saint Denis est elle-même une ville d’Afrique du Nord soumise largement à la charia. Elle a un maire communiste « pro-palestinien » qui sait que sans un soutien aux causes islamiques, il ne serait pas là. La Seine-Saint-Denis devrait être nommée Saint-Denistan.
Quarante pour cent de la population est musulmane. Les islamistes y ont de nombreux sympathisants. L’antisémitisme musulman fait que les Juifs s’en vont peu à peu, de plus en plus vite. Les derniers établissements de commerce qui ne sont pas hallal disparaissent. Les politiciens, à de plus en plus rares exceptions près, se comportent en dhimmi souvent serviles.
Abdelhamid Abaaoud pouvait aisément se sentir chez lui dans le Saint-Denistan. Les policiers n’ont pas été le chercher avec des fleurs. Cela a dû être révoltant pour les adeptes du flower power. Ils pourront « résister » à leur façon, et reprendre une bière. Si un Abdelhamid Abaaoud vient les voir, ils pourront lui offrir une fleur, avant de mourir criblés de balles, ou égorgés. Je n’irai, moi, pas déposer de fleurs sur leur tombe.
© Guy Millière pour Dreuz.info.