Jérusalem a vibré, comme toujours, un peu plus encore vendredi dernier, lors du marathon. Je n’ai pas couru, juste observé et admiré le spectacle. Toute la Torah que nous avons reçue au Sinaï était vécue, en concentré et en direct. Des parents ont couru avec leurs enfants, de 7 à 77 ans… Magnifique ! Beaucoup d’handicapés ont pris le même départ, poussés par les hommes et les femmes portés par l’amour du prochain. Des papis et mamies ont montré l’exemple aux jeunes générations : avec de la volonté et de l’optimisme, on peut repousser toutes les frontières. Les « goyim » aussi ont répondu à l’appel de la capitale éternelle du peuple juif, qui les a accueillis avec tous les honneurs dus aux étrangers. Des soldats de Tsahal et des policiers ont participé au marathon en protégeant les sportifs de tous les dangers extérieurs. La joie s’est invitée, présente, malgré les grands efforts, sur tous les visages. Dans chaque regard, on pouvait lire « Merci ». « Merci » mon D.ieu d’appartenir à ce peuple particulier, toujours prêt à relever un nouveau défi, main dans la main. Merci de faire partie de cette chaîne humaine de 30000 personnes qui ont prouvé que pour progresser dans la vie, il suffit de le désirer, tout simplement, et l’Associé se charge du reste. Merci de ce mérite de faire chaque pas de course dans notre ville sainte.
Cet amour sans frontières au cœur de la capitale vient contrecarrer la haine sans frontière devenue le fléau mondial.
Notre force vient de notre désir de vivre en renversant sans hésiter toutes les idées reçues. Voilà un message pour nous-mêmes et pour toute la planète. Celui de la foi au miracle et de la capacité à tout renverser quand la direction est mauvaise, quand la route empruntée ne mène à aucune bonne destination. La célèbre chanson de Michel Jonas reste plus que jamais d’actualité : « changez tout, votre monde ne tient pas debout » !… Je rajouterai : changez tout, sauf l’aspiration au bon, au bien.
On ne peut qu’admirer notre unité et notre dimension exceptionnelle à vouloir porter l’autre quand il ralentit ou tombe. Cette potion magique qui nous a été transmise à la naissance, rajoutée à notre retour dans notre milieu naturel d’Erets Israël, peut engendrer aussi des effets secondaires. Ce rapprochement qui relève du divin sous certains aspects entraîne parfois des égratignures et blessures morales ou physiques. À Pourim, réalisons ce double salto pour maintenir à la fois cette distance et cette proximité, ce respect mêlé au véritable amour, celui de l’autre.
Avraham Azoulay