Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a été reçu comme prévu mardi soir par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche. Il est le premier chef d’Etat étranger à être invité à Washington depuis l’entrée en fonction de Trump, et occupe donc une place privilégiée de bon augure pour Israël. Il faut souligner par ailleurs que l’administration mis en place par le nouveau président des Etats-Unis est foncièrement pro-israélienne.
Netanyahou devait arriver à la Maison Blanche à 23 heures (heure israélienne) mais il a été retardé d’environ 20 minutes. Trump l’a attendu à l’entrée et lui a serré la main. Ensuite, ils sont entrés dans le Bureau ovale avec leurs escortes et ont parlé avec les journalistes.
La réunion devait traiter d’un large éventail de questions cruciales à l’ordre du jour : les négociations qui ont maintenant débuté sur la deuxième étape de l’accord sur les otages, la menace iranienne et la normalisation avec l’Arabie saoudite.
Notons au passage que la presse américaine semble avoir accueilli de façon très positive la rencontre entre les deux chefs d’Etat. En tout cas, selon les journalistes présents sur place, il était clair que les deux hommes partageaient la même vision stratégique sur l’avenir du Proche-Orient.
Au début de la réunion dans le Bureau ovale, Trump a répondu aux questions des journalistes pendant de nombreuses minutes, avec Netanyahou à ses côtés, qui n’a quant à lui réagi qu’à quelques-unes d’entre elles. Alors que Trump s’est dit confiant que l’accord (pour les otages) pourrait être réalisé dans sa totalité, c’est-à-dire en continuant jusqu’à sa deuxième phase comprenant la fin de la guerre, Netanyahou s’est montré plus réservé, indiquant seulement qu’il ‘essaierait’, promettant de ‘travailler pour réaliser tous les objectifs de la guerre’, à savoir la libération de tous les otages et l’effondrement du Hamas.
Trump a décrit un plan plutôt spectaculaire pour ‘vider la bande de Gaza de tous ses résidents’. « Tout le monde », a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé s’il parlait de la réinstallation de tous les Gazaouis, soit environ 2,3 millions de personnes, bien qu’il ait lui-même noté que ce nombre était ‘probablement’ de 1,7 million.
« Je pense que tout le monde voudra s’installer ailleurs, où ils pourront reconstruire leur vie et ne pas avoir peur de mourir tous les jours », a-t-il ajouté, suggérant qu’ils construisent pour eux de « belles villes » en Jordanie ou dans d’autres pays. La Jordanie et l’Égypte ont déjà rejeté avec véhémence son offre, mais Trump a insisté sur le fait qu’elles ne la rejetteraient pas en fin de compte : « Je ne pense pas qu’ils me diront non, je pense qu’ils diront non à Biden et aux autres. Pour moi, je ne pense pas ».
Dans le même temps, Trump a souligné qu’il ne soutenait pas l’idée d’une installation d’implantations israéliennes à Gaza. Il a déclaré qu’il n’envisageait pas une telle option, considérant que ‘c’était trop dangereux’. Il a ajouté : « Personne ne voudra y vivre, les soldats ne veulent pas y être, alors comment les gens voudront-ils s’y installer ? Le meilleur moyen est de sortir, de trouver des endroits beaux et ouverts avec la lumière du soleil, ils (les Palestiniens) ne voudront pas retourner à Gaza ».
Le président américain a également été interrogé sur la possibilité que l’Autorité palestinienne dirige la bande de Gaza, et a exprimé des doutes : « Ils auront du mal ». Il ne s’est pas engagé à soutenir la création d’un État palestinien, comme il l’avait demandé lors de son premier mandat.
Trump a également abordé la question de la normalisation avec l’Arabie saoudite, affirmant que Riyad n’exigeait pas la création d’un État palestinien en échange de la paix avec Israël.
En ce qui concerne l’Iran, Trump a rejeté les évaluations selon lesquelles le pays était actuellement affaibli, dans le contexte du renversement du régime d’Assad et de l’écrasement du Hezbollah au Liban. Il a affirmé : « L’Iran n’est pas faible, il est fort. Ils sont très forts maintenant. Nous ne leur permettrons pas d’avoir des armes nucléaires. … Nous ne voulons tout simplement pas qu’ils aient des armes nucléaires ».
Après ces déclarations, la rencontre en tête-à-tête entre Trump et Netanyahou a commencé. Plus tard, une réunion plus large devait avoir lieu dans la salle du Cabinet de la Maison Blanche avec les deux équipes, avant la conférence de presse et le dîner.