Aujourd’hui, une rencontre tripartie aura lieu à Téhéran entre Vladimir Poutine, Recep Erdogan et Ibrahim Raïssi, à Téhéran.
Chacun des chefs d’Etat arrive avec des intérêts précis. Poutine abandonne le temps d’un jour le front ukrainien, mais il reste à l’ordre du jour puisque le chef du Kremlin se rend à Téhéran en espérant acquérir des drones iraniens qui lui permettront d’intensifier son action en Ukraine.
L’Iran demandera en échange une assistance économique à la Russie. Dans le contexte de crise que traverse la République islamique, l’argent russe constituerait une bouffée d’oxygène.
La Turquie, quant à elle, ne cache pas son intérêt pour intégrer de tels arrangements économiques.
Par ailleurs, Erdogan s’entretiendra séparément avec Poutine et avec Raïssi au sujet des réfugiés syriens en Turquie qu’il veut renvoyer dans leur pays d’origine.
Les trois hommes évoqueront aussi les résultats de la visite de Joe Biden et notamment les relations avec l’Arabie Saoudite. Si Israël ne fera l’objet d’aucune déclaration officielle, on se doute qu’il sera aussi un sujet de discussion. Rappelons que la Turquie et Israël reconstituent des relations diplomatiques et que la coopération sécuritaire entre les deux pays a permis de faire échouer des tentatives d’attentat et d’enlèvement fomentées par l’Iran sur le sol turc. La Russie possède également des relations particulières avec Israël dans la région autour du terrain syrien avec une liberté d’action laissée à Israël pour agir contre des cibles hostiles sur le sol syrien. Ces derniers mois des tensions avaient surgi après des attaques israéliennes, notamment contre des cibles iraniennes, ayant suscité la colère russe.
Le sommet tripartite se tiendra à huis clos, la presse et les caméras en ont été exclus. Les officiels iraniens démentent d’ores et déjà toute transaction d’armement avec la Russie. Ce sommet place la République islamique au coeur d’une scène diplomatique avec des Etats influents. Après les déclarations de l’Arabie Saoudite de la main tendue vers l’Iran, les Gardiens de la Révolution se positionne géopolitiquement dans le contexte confus des négociations sur le nucléaire avec les puissances occidentales.