FIGAROVOX/OPINION – Pour Pierre Rehov, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens est une administration très dispendieuse qui obéit de surcroît à une logique politique. Selon lui, la baisse annoncée de la participation américaine à son budget permettra une réforme profonde de sa structure et de son fonctionnement.
Pierre Rehov est reporter, écrivain et réalisateur de deux films documentaires sur les réfugiés Juifs de pays arabes et les réfugiés Palestiniens: «Les otages de la haine» et «Les réfugiés du silence».
Dans le cadre de coupes budgétaires annoncées, l’administration américaine va réduire de façon drastique sa participation financière à l’UNRWA, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. L’ambassadrice aux Nations unies, Nikki Haley, souhaitait la suppression pure et simple des 364 millions de dollars attribués chaque année à l’agence onusienne, tant qu’elle n’aurait pas mis en œuvre les réformes nécessaires à son bon fonctionnement et à sa transparence, mais le secrétaire d’État aux affaires étrangères Rex Tillerson, s’est contenté pour l’instant de réduire de moitié la première tranche d’aide, originellement fixée à 125 millions.
Au cœur de cette affaire, il y a évidemment la volonté du président Trump d’arrêter de financer toute agence et organisation internationale qui ne contribuerait pas directement aux intérêts américains. Mais il y a surtout le virage à 180 degrés de des USA dans le conflit israélo-arabe depuis que la nouvelle administration s’est engagée à ne pas refaire les mêmes erreurs que les gouvernements précédents.
Créée en décembre 1949 pour un mandat d’un an, la «United Nation Relief and Work Agency for Palestine Refugees in the Near East» ou «Office de secours et d’aide des Réfugiés palestiniens», avait pour but à sa naissance d’aider à s’établir les quelque 600 000 Arabes de Palestine ayant fui la zone de conflit à la renaissance de l’état d’Israël.
Parmi ces réfugiés, selon un article de Tibor Mende dans Le Monde en 1951, «certains ne voulaient pas vivre dans un État juif, d’autres ont fui la bataille et, une fois celle-ci terminée, n’ont pas pu rentrer chez eux. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui sont partis parce qu’on leur avait dit que c’était pour quelques jours, quelques semaines au plus, et qu’ils reviendraient avec les armées arabes triomphantes»
On s’étonnera du fait qu’aucun office n’ait été créé en parallèle pour prêter secours aux 870 000 juifs expulsés et spoliés par la majorité des pays arabo-musulmans entre 1948 et 1974, y compris ceux chassés militairement de Judée-Samarie par le royaume Hachémite, qui s’empressa de renommer cette région «Cisjordanie» après l’avoir annexée.
Ces juifs en exode furent accueillis par l’État d’Israël et dans le monde occidental tandis qu’à l’exception de la Jordanie, aucun pays arabe limitrophe de l’État hébreu ne fit le moindre geste pour ses propres victimes du conflit, préférant au contraire, pour des raisons politiques, les laisser croupir dans les pires conditions.
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