Ben Gourion, malgré Platon et Spinoza, n’était pas un intellectuel. Loin de là. À mon sens, c’était un paysan visionnaire. Il y avait chez lui quelque chose de primitif, d’un autre âge…
Amos Oz[1]
Ben Gourion n’est pas un penseur sioniste d’envergure, c’est l’homme dont l’idée maîtresse demeure l’identification entre la classe travailleuse juive en Eretz-Israël et la nation qui s’y construit.
- Bensoussan[2]
Il n’est pas évident de retracer l’origine d’une idée, peut-être encore plus s’agissant d’une idée fausse. C’est la réflexion que je me suis faite en lisant chez Georges Bensoussan que David Ben Gourion n’était pas un penseur d’envergure. L’idée a de quoi séduire : d’un homme d’action et d’un dirigeant aussi important que Ben Gourion, on n’attend pas qu’il soit aussi un intellectuel… Mais cette idée est fausse. Ben Gourion était aussi un intellectuel, comme je m’en suis aperçu en lisant et en traduisant ses textes consacrés au messianisme et au secret de l’existence juive, réunis dans le dernier volume de la Bibliothèque sioniste qui paraît ces jours-ci.
Celui qu’on a surnommé le “prophète armé” était aussi un intellectuel, c’est-à-dire un homme qui n’a jamais cessé de réfléchir et de s’interroger sur le destin juif et sur les mystères de l’histoire juive. La question essentielle – s’il fallait en désigner une seule – qui a préoccupé David Ben Gourion pendant de nombreuses années était celle du miracle juif, ou plus exactement du miracle israélien. Admirateur des révolutions américaine, française et russe et des dirigeants qui les ont menées, il voyait dans la révolution sioniste un miracle supérieur à celui de toutes les révolutions qui l’avaient précédé car, écrivait-il en 1957, “La révolution juive n’est pas seulement dirigée contre un régime, mais aussi contre le destin, contre le destin unique en son genre d’un peuple unique en son genre”.
En traduisant ces textes, j’ai découvert que Ben Gourion était non seulement un intellectuel prolixe et original, mais qu’il était aussi un Juif profondément habité par la double idée de messianisme et d’élection d’Israël. Cette découverte peut sembler étonnante, voire paradoxale, à une époque où on aime à ranger chaque dirigeant – et chaque personne en général – dans des catégories simplistes et souvent artificielles. Il est ainsi de bon ton de considérer aujourd’hui que le messianisme juif serait une idée dangereuse, souvent assimilée à la droite – voire à l’extrême-droite – religieuse en Israël. Rien n’est plus faux.
Ben Gourion lui-même était en effet habité par l’idée du messianisme, et avait intitulé “En faveur du messianisme” un article écrit en réponse à Shlomo Avineri, que je publie dans le recueil qui porte précisément ce titre. L’autre “découverte” que j’ai faite en écrivant ce livre est que les reproches adressés à Ben Gourion par les intellectuels de l’université hébraïque étaient pour ainsi dire identiques à ceux qui sont adressés aujourd’hui à B. Nétanyahou : son pouvoir excessif et prolongé, son autoritarisme, le “messianisme” de ses alliés politiques et le danger qu’il ferait courir à la démocratie ! Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil…
Ce qui me ramène à ma question initiale. Celui qui (parmi d’autres) a inventé l’idée d’un Ben Gourion non intellectuel est Amos Oz, qui étudia à l’université hébraïque à l’époque de l’affaire Lavon et subit l’influence subversive des professeurs de l’époque, foncièrement hostiles à Ben Gourion et à sa vision de l’histoire juive. Amos Oz a ainsi pu écrire, sous leur influence, des lignes aussi excessives que celles-ci : “chez Ben Gourion, j’ai vu la noirceur de la flamme du diable… Il incarnait toute la mystique juive, la Kabbale, Sabbataï Zvi et les suicides sanctifiant le nom de Dieu”.
On peut pardonner à l’écrivain ces excès de jeunesse, qu’il aurait été bien inspiré de tempérer en écrivant son beau livre autobiographique (où il n’épargne pas plus Menahem Begin que Ben Gourion). De l’historien, on doit attendre une plus grande exactitude. J’espère que le livre que je publie aujourd’hui permettra de rectifier certaines idées fausses concernant Ben Gourion, dont la figure et l’exemple sont encore une source d’inspiration essentielle, alors qu’Israël vit sa deuxième Guerre d’Indépendance.
Pierre Lurçat
- Ben Gourion, En faveur du messianisme, L’Etat d’Israël et l’avenir du peuple Juif, “La bibliothèque sioniste”, éditions l’éléphant 2024.
[1] Amos Oz, Une histoire d’amour et de ténèbres.
[2] G. Bensoussan, Une histoire intellectuelle et politique du sionisme, p. 414.
Tous ces auteurs qui se permettent de juger ceux qui ont fai Israël avec leur mains, leurs corps, leurs idées, leurs forces sont impardonnables.
De plus il ne se reprochent rien, il faut que ce soit d’autres écrive qui viennent rectifier leurs écrits.
Merci M. Lurcat
Quand j’ai fait mon alya à la fin des années 1950, j’étais très jeune, et j’avoue que j’étais assez éloigné de la politique bien qu’à l’époque sympathisant socialiste du Mapai, mais je reconnais que ce petit homme, que j’ai eu la chance de croiser deux fois m’a toujours fortement fasciné, par la force et la volonté qu’il dégagé comme un fonceur d’aller de l’avant, il inspiré aussi un grand respect, dont je n’ai jamais retrouvé chez aucun autre en ISRAËL.
J’ai dit plus haut, petit seulement par sa stature physique, mais un géant par l’œuvre qu’il a accomplie, car sans un tel personnage je doute fort que l’état d’ISRAEL aurait vu le jour.
Dire qu’il était où n’était pas un intellectuelle, c’est secondaire, car un intellectuelle ne vaut ni plus ni moins qu’un autre.
Ben Gourion avocat de formation, c’était un homme três intelligent qui pensait et s’interroge, il était habité d’une très grande culture, bien comme on dit qu’il n’ait jamais mis les pieds dans une synagogue, il avait une très grande connaissance du Tanakh, il était même incollable, peut être d’où venait sa vison messianique.
J’aimerais souligner, que en son temps Ben Gourion a été aussi souvent très haï, bien que l’histoire lui a rendu justice, j’espère qu’il en sera de même pour Netanyahu.
Merciencire une fois Pierre Lurcat
Un intellectuel ou pas, c’était indéniablement
Un grand homme!
Vous savez ce que à dit un officier célèbre de Tsahal à ses hommes lors de la guerre de six jours?
“Ce qui ne passe par la tête, passe par les jambes”
Tout ce que vous voudrez, un très “grand” homme, mais il a manqué de vue et perspicacité en octroyant la nationalité et en leur offrant les mêmes droits que les Juifs, aux 150 à 200.000 arabes qui squattaient encore Israël alors que c’était le moment de les virer. Tous les suivants présidents du conseil, que Dieu leur pardonne, n’ont guerre fait mieux, peut-être pire, car ils s’agit d’Ashkénazes, qui malgré un siècle qui les fréquentent, n’ont pas appris que les arabes n’ont que des droits et pas le moindre pouce de contrainte, ni devoir.
Une chose est sûre, Amos Oz se prenait pour ce qu’il n’était pas ! Rien de surprenant, c’était un gauchiste et un vrai !
BEN GOURION était plus qu’un intellectuel, c’était un GÉANT !!!
Les erreurs de Ben Gourion, ce sont les generations qui l’ont suivi qui en paient le prix et ce jusqu’aujourd’hui.
On reconnait un grand homme que dans le temps: or ce n’est pas le cas pour Ben Gourion vu l’etat de la nation depuis près de 75 ans !
Il a construit un état, certes, mais qui ne tiens pas la distance et ce pour des dizaines de raisons dont la premiere est d’avoir laisse les musulmans cohabiter (on voit les dégâts depuis la creation en 1948)!
Alors, non, Ben Gourion ne peu être considerer comme un grand homme meme si il a cru faire bien mais il a punit sans le savoir toutes les generations a venir.
Pouvoir dire la stricte vérité historique meme si elle derange certains est crucial, car cela n’est pas la definition d’un grand homme.
Si Ben Gourion a commis des erreurs, car tous les grands hommes en commettent, il était de la responsabilite des générations futures de les corriger, cette théorie d’expulser tous les arabes, était aussi celle de l’historien Benny Morris d’orientation de gauche.
Mais Ben Gourion a construit les bases de l’état D’ISRAËL, il ne pouvait pas non plus vous laisser un lit avec des draps en soie en si peu de temps, vous savez 76 ans c’est long, tous ses successeurs auraient très bien pu corriger ses erreurs.
Il n’est pas correcte de cracher dans la soupe que l’on vous à faite.
Je maintiens ce que j’ai affirmé dans mon premier commentaire, sans la personnalite la force, la determination, le courage et l’intelligence d’un homme, un leader comme Ben Gourion, hé bien ISRAËL n’aurait jamais vu le jour.
Erzl fût le penseur et l’architecte de créer l’état des juifs dans tout ce que cela implique et Ben Gourion fût son constructeur, que je sache Erzl n’a jamais écrit d’expulser les arabes, ce qui aurait été pratiquement impossible, et peu raisonnable comme dirait aujourd’hui notre cour suprême.
Peut on cohabiter avec les musulmans?
C’est une fausse question.
Peuvent ils cohabiter avec nous? C’est le sujet d’aujourd’hui.
La réponse est non car ils ne nous acceptent pas collectivement, il leur faut nous dominer.
Nous n’irons nulle part avec eux car nous ne souhaitons pas les convertir alors qu’eux le voudraient .
Ayant été mal compris, peut être pour m’etant mal exprimé, c’edt pourquoi je tiens à corriger:
Beny Morris dans son entrevue du 8 Janvier 2004 au journal Haaretz avec Ari Shavit, ou il fait laes déclarations suivante, voici une partie de cette entrevue, vous pouvez la retrouver dans sa totalité sur internet.
Ce que vous me dites ici, comme si c’était en passant, c’est que dans l’opération Hiram, il y avait un ordre d’expulsion complet et explicite. Est-ce exact ?
« Oui. L’une des révélations du livre est que le 31 octobre 1948, le commandant du front nord, Moshe Carmel, a ordonné par écrit à ses unités d’accélérer l’expulsion de la population arabe. Carmel a pris cette mesure immédiatement après une visite de Ben-Gourion au Commandement du Nord à Nazareth. Il ne fait aucun doute dans mon esprit que cet ordre émane de Ben-Gourion. Tout comme l’ordre d’expulsion de la ville de Lod, signé par Yitzhak Rabin, a été émis immédiatement après la visite de Ben-Gourion au quartier général de l’opération Dani [juillet 1948]. »
Êtes-vous en train de dire que Ben-Gourion était personnellement responsable d’une politique délibérée et systématique d’expulsion massive ?
« A partir d’avril 1948, Ben-Gourion projette un message de transfert. Il n’y a pas d’ordre explicite écrit de sa part, il n’y a pas de politique globale ordonnée, mais il y a une atmosphère de transfert [de population]. L’idée du transfert est dans l’air. L’ensemble des dirigeants comprend qu’il s’agit de l’idée. Le corps des officiers comprend ce qu’on attend d’eux. Sous Ben-Gourion, un consensus sur le transfert est créé ».
Ben-Gourion était un « transfériste » ?
« Bien sûr. Ben-Gourion était un transfériste. Il avait compris qu’il ne pouvait y avoir d’État juif avec une minorité arabe importante et hostile en son sein. Un tel État n’existerait pas. Il n’aurait pas pu exister.
Je ne vous entends pas le condamner.
« Ben-Gourion avait raison. S’il n’avait pas fait ce qu’il a fait, un État n’aurait pas vu le jour. Cela doit être clair. Il est impossible de l’éluder. Sans le déracinement des Palestiniens, un État juif n’aurait pas vu le jour ici ».
Quand le nettoyage ethnique est justifié
Benny Morris, depuis des décennies, vous faites des recherches sur la face cachée du sionisme. Vous êtes un expert des atrocités commises en 1948. En fin de compte, justifiez-vous tout cela ? Êtes-vous un défenseur du transfert de 1948 ?
« Il n’y a aucune justification pour les actes de viol. Rien ne justifie les actes de massacre. Ce sont des crimes de guerre. Mais dans certaines conditions, l’expulsion n’est pas un crime de guerre. Je ne pense pas que les expulsions de 1948 aient été des crimes de guerre. On ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs. Il faut se salir les mains ».
Nous parlons du meurtre de milliers de personnes, de la destruction d’une société entière.
« Une société qui veut vous tuer vous oblige à la détruire. Quand on a le choix entre détruire ou être détruit, il vaut mieux détruire. »
Le calme avec lequel vous dites cela a quelque chose d’effrayant.
« Si vous vous attendiez à ce que j’éclate en sanglots, je suis désolé de vous décevoir. Je ne le ferai pas. »
Ainsi, lorsque les commandants de l’opération Dani observent la longue et terrible colonne des 50 000 personnes expulsées de Lod qui se dirigent vers l’est, vous vous tenez à leurs côtés ? Vous les justifiez ?
« Je les comprends tout à fait. Je comprends leurs motivations. Je ne pense pas qu’ils aient eu de remords de conscience, et à leur place, je n’aurais pas eu de remords de conscience. Sans cet acte, ils n’auraient pas gagné la guerre et l’État n’aurait pas vu le jour. »
Vous ne les condamnez pas moralement ?
« Non.
Ils ont perpétré un nettoyage ethnique.
« Il y a des circonstances dans l’histoire qui justifient le nettoyage ethnique. Je sais que ce terme est complètement négatif dans le narratif du XXIe siècle, mais quand le choix est entre le nettoyage ethnique et le génocide – l’anéantissement de votre peuple – je préfère le nettoyage ethnique. »
Et c’était la situation en 1948 ?
« C’était la situation. C’est ce à quoi le sionisme a été confronté. Un État juif n’aurait pas vu le jour sans le déracinement de 700 000 Palestiniens. Il était donc nécessaire de les déraciner. Il n’y avait pas d’autre choix que d’expulser cette population. Il fallait nettoyer l’arrière-pays, les zones frontalières et les routes principales. Il fallait nettoyer les villages d’où l’on tirait sur nos convois et nos campements ».
Le terme « nettoyer » est terrible.
« Je sais que cela ne sonne pas bien, mais c’est le terme qu’ils utilisaient à l’époque. Je l’ai adopté à partir de tous les documents de 1948 dans lesquels je suis plongé ».
Ce que vous dites est difficile à écouter et à digérer. Vous semblez avoir le cœur dur.
« J’éprouve de la sympathie pour le peuple palestinien, qui a vraiment vécu une dure tragédie. Je compatis avec les réfugiés eux-mêmes. Mais si le désir d’établir un État juif ici est légitime, il n’y avait pas d’autre choix. Il était impossible de laisser une cinquième colonne importante dans le pays. À partir du moment où le Yichouv [communauté juive de Palestine d’avant 1948] a été attaqué par les Palestiniens, puis par les États arabes, il n’y avait pas d’autre choix que d’expulser la population palestinienne. La déraciner au cours de la guerre.
« N’oubliez pas une autre chose : le peuple arabe a gagné une grande partie de la planète. Non pas grâce à ses compétences ou à ses grandes vertus, mais parce qu’il a conquis, assassiné et forcé à se convertir ceux qu’il a conquis pendant de nombreuses générations. Mais en fin de compte, les Arabes ont 22 États. Le peuple juif n’a même pas eu un seul État. Il n’y avait aucune raison au monde pour qu’il n’ait pas un seul État. C’est pourquoi, de mon point de vue, la nécessité d’établir cet État à cet endroit l’a emporté sur l’injustice qui a été faite aux Palestiniens en les déracinant.
Et d’un point de vue moral, vous n’avez aucun problème avec cet acte ?
« C’est exact. Même la grande démocratie américaine n’aurait pas pu voir le jour sans l’anéantissement des Indiens. Il y a des cas où le bien général et final justifie des actes durs et cruels qui sont commis au cours de l’histoire. »
Et dans notre cas, il justifie effectivement un transfert de population.
« C’est ce qui ressort. »
Et vous prenez ça à bras le corps ? Des crimes de guerre ? Les massacres ? Les champs brûlés et les villages dévastés de la Nakba ?
« Il faut faire la part des choses. Il s’agit de petits crimes de guerre. Si l’on prend tous les massacres et toutes les exécutions de 1948, on arrive à environ 800 personnes tuées. Par rapport aux massacres perpétrés en Bosnie, c’est une bagatelle. Par rapport aux massacres perpétrés par les Russes contre les Allemands à Stalingrad, c’est de la roupie de sansonnet. Si l’on tient compte du fait qu’il y a eu une guerre civile sanglante et que nous avons perdu 1 % de la population, on peut dire que nous nous sommes très bien comportés.
Le prochain transfert
Vous avez suivi un processus intéressant. Vous avez fait des recherches critiques sur Ben-Gourion et l’establishment sioniste, mais en fin de compte, vous vous identifiez à eux. Vous êtes aussi dur dans vos paroles qu’ils l’étaient dans leurs actes.
« Vous avez peut-être raison. Parce que j’ai étudié le conflit en profondeur, j’ai été contraint de répondre aux questions approfondies auxquelles ces personnes ont dû faire face. J’ai compris le caractère problématique de la situation à laquelle ils étaient confrontés et j’ai peut-être adopté une partie de leur univers conceptuel. Mais je ne m’identifie pas à Ben-Gourion. Je pense qu’il a commis une grave erreur historique en 1948. Bien qu’il ait compris la question démographique et la nécessité d’établir un État juif sans une importante minorité arabe, il s’est dégonflé pendant la guerre. En fin de compte, il a failli ».
Je ne suis pas sûr de comprendre. Voulez-vous dire que Ben-Gourion a commis une erreur en expulsant trop peu d’Arabes ?
« S’il était déjà engagé dans l’expulsion, il aurait peut-être dû faire un travail complet. Je sais que cela stupéfie les Arabes, les libéraux et les personnes politiquement correctes. Mais j’ai le sentiment que cet endroit serait plus calme et connaîtrait moins de souffrances si la question avait été réglée une fois pour toutes. Si Ben-Gourion avait procédé à une vaste expulsion et nettoyé tout le pays – toute la terre d’Israël, jusqu’au Jourdain. Il se peut qu’il s’agisse là de son erreur fatale. S’il avait procédé à une expulsion totale – plutôt que partielle – il aurait stabilisé l’État d’Israël pour des générations ».
J’ai du mal à croire ce que j’entends.
« Si la fin de l’histoire s’avère sombre pour les Juifs, c’est parce que Ben-Gourion n’a pas achevé le transfert en 1948. Parce qu’il a laissé une réserve démographique importante et volatile en Cisjordanie, à Gaza et en Israël même ».
À sa place, les auriez-vous tous expulsés ? Tous les Arabes du pays ?
« Mais je ne suis pas un homme d’État. Je ne me mets pas à sa place. Mais en tant qu’historien, j’affirme qu’une erreur a été commise. Oui. La non-réalisation du transfert était une erreur. »
Et aujourd’hui ? Préconisez-vous un transfert aujourd’hui ?
« Si vous me demandez si je suis favorable au transfert et à l’expulsion des Arabes de Cisjordanie, de Gaza et peut-être même de Galilée et du Triangle, je réponds que non pour le moment. Je ne suis pas disposé à être un partenaire de cet acte. Dans les circonstances actuelles, ce n’est ni moral ni réaliste. Le monde ne le permettrait pas, le monde arabe ne le permettrait pas, cela détruirait la société juive de l’intérieur. Mais je suis prêt à vous dire que dans d’autres circonstances, apocalyptiques, qui risquent de se réaliser dans cinq ou dix ans, je peux envisager des expulsions. Si nous nous trouvons avec des armes atomiques autour de nous, ou s’il y a une attaque arabe générale contre nous et une situation de guerre sur le front avec des Arabes à l’arrière qui tirent sur les convois qui vont au front, les actes d’expulsion seront tout à fait raisonnables. Ils peuvent même être indispensables ».
Y compris l’expulsion des Arabes israéliens ?
« Les Arabes israéliens sont une bombe à retardement. Leur glissement vers une palestinisation complète a fait d’eux un émissaire de l’ennemi qui est parmi nous. Ils constituent une cinquième colonne potentielle. En termes démographiques et sécuritaires, ils sont susceptibles de saper l’État. Si bien que si Israël se retrouve à nouveau dans une situation de menace existentielle, comme en 1948, il pourrait être contraint d’agir comme il l’a fait à l’époque. Si nous sommes attaqués par l’Égypte (après une révolution islamiste au Caire) et par la Syrie, et que des missiles chimiques et biologiques s’abattent sur nos villes, et qu’en même temps les Palestiniens israéliens nous attaquent par derrière, je peux imaginer une situation d’expulsion. Cela pourrait arriver. Si la menace pour Israël est existentielle, l’expulsion sera justifiée ».
Cette entrevue à l’époque a choqué beaucoups de monde surtout venant d’un important nou vrau histotien de gauche.
Personnellement je m’identifie pleinement avec sa vision de l’histoire dur ce sujet.
Maintenant pour ceux qui critiquent Ben Gourion de n,’avoir pas accompli le travail dans sa totalite, alors qu’il avait expulsé près de 800.000 Arabes, c’est une ingratitude et n’avoir aucun sens de la réalité et in manque total d’ingratitude.
Moi ce qui me choque, c’est de la manière inconscience et avec une telle légèreté comment les generations présentent se manifestent en relation aux fondateurs de l’état D’ISRAEL, et principalement envers Ben Gourion, ces mécontents et contestataires devraient aller tous les jours se receuillir sur sa tombe en y déposant une petite pierre.
Comme j’ai dit aussi que Ben Gourion a mis en oeuvre la pensée de Herzl, maintenent ses successeurs ont l’obligation de la perpétuer en la corrigeant, car il ne possedait pas de baguette magique.
Vous m’excuserez pour certaines erreurs orthographiques, à cause de mon portable.
Dan, c’est génial ce que vous avez fait!
Quand j’ entend un homme qui a côtoyé Ben Gurion personnellement,
Je l’impression d’entendre les piliers de la terre. Et pas que la terre des Juifs par ailleurs . Bref j’ai un ami qui a fait la guerre de Yom kippour et il est vieux aujourd’hui
Mais peu importe, je me sers toujours de l’expérience des anciens et les avis de la jeunesse ne m’importe guère.
@dan
Beny Morris dans son entrevue est dans les droites lignes de ses pensées gauchistes, à exciter les antijuifs. Il présente comme vérité l’expulsion des arabes en 1948. Sans rappeler le contexte. A l’époque, c’était la guerre en juifs et arabes. Les Nations Unis ont proposé un plan de partage entre juifs et arabes. Tous les juifs ont quittés les zones arabes, non pas de leur grès, mais c”était ça ou la tête coupée. C’est normal que les arabes quittent les zones juives, sinon, quel est ce partage ? De plus, d’où sort-il ce chiffre de 800 000 ? on était plus près de 250 000 ….
wikipedia :
Benny Morris est critiqué à la fois par les historiens du courant israélien traditionnel et par ceux du courant arabe, qui remettent en cause ses travaux, relevant des distorsions et des développements exagérés de l’histoire, généralement d’ordre spéculatif39. Le courant des historiens arabes le critique, pour avoir minimisé le « plan Daleth ». Tandis que les historiens israéliens, comme Efraïm Karsh, l’accusent de donner « une mauvaise présentation des documents, ne donn[ant] que des citations partielles, produit de fausses allégations et réécrit[ure] des documents originaux »40. Shabtaï Teveh relève que d’une part, les sources de Tsahal n’étaient pas accessibles en 1988. Le 1er livre de Benny Morris manquait donc de sources documentaires incontestables. Et d’autre part, il y eut en Israël le scandale des fausses archives de l’État d’Israël : des archives furent falsifiées durant des déménagements, nettoyages, et par des chercheurs autorisés à les consulter ; Benny Morris a été accusé par l’historien Karsh d’en avoir lui-même falsifiées et, devant des preuves de falsification, des historiens et écrivains accusés se rejettent mutuellement la paternité des faits (source : site des archives israéliennes). De nombreux livres éditent des thèses politiques en se fondant sur ces fausses archives, et de fausses citations (fausses citations de Ben Gourion, Moshe Dayan, Einstein…).
Trublion Bonjour, vous savez même avec des archives originaux, chaque historiens fait une interprétation personnelle de l’histoire, car quelque soit le sujet avec 10 historiens nous aurons 10 visions différentes du même.
J’ai pris Beny Morris dans ce cas precis car il s’agissait de l’expulsion des arabes, dont Ben Gourion est critique aujourd’hui de n’avoir pas expulsé la totalité des arabes durant la guerre d’indépendance, ce qui fût pratiquement illusoire et impossible comme vous devez comprendre.
Imaginez que s’il n’y eut pas de guerre d’indépendance, et qe les arabes auraient accepté le partage, alors aujourhui nous aurions 5 à 6 millions d’arabes en ISRAËL.
Bien, ce que j’ai voulu exprimer c’est qu’il est injuste et d’une ingratitude choquante de salir la mémoire d’un si grand personnage comme Ben Gourion, ou d’autres fondateurs de l’etat d’ISRAEL, parce que le pays n’est pas à notre mesure.
Durant quelque événement que ce soit, aucun politiciens n’a la certitude abolue de prendre les justes decisions du moment, c’est seulement avec le recul du temps qu’ls seront jugés.
.Nous avons un exemple flagrand avec la décision de Mosche Dayan de ne pas annexer l’esplanade du Mont du Temple, alors qu’à l’epoque en 1967 nous avions l’opinion internationale avec nous., ce qui fût peut être une erreur historique, mais ce n’est pas pour cela que je vais discréditer la grandeur et l’héroïsme de Dayan envers ISRAEL.