La Haute Cour de justice israélienne a rejeté une requête déposée par des familles d’otages qui réclamaient le rétablissement de la vente d’électricité à la bande de Gaza, estimant que le cas contraire constituait un danger pour leurs proches.
Dans sa décision, le juge Yechiel Kasher a souligné que « la situation factuelle sur le terrain a considérablement changé » depuis le dépôt initial de la requête. Il a précisé qu’au moment du dépôt, un cessez-le-feu était en vigueur dans le cadre de l’accord de libération des otages, alors qu’aujourd’hui, « des combats sont en cours entre l’armée israélienne, le Hamas et les autres organisations terroristes dans la bande de Gaza. »
La question, particulièrement complexe, divise même les familles des otages. Comme l’a souligné le juge : « Les requérants estiment que cette décision pourrait être dévastatrice pour leurs proches kidnappés, tandis que d’autres estiment qu’elle pourrait en réalité contribuer à leur libération. » Durant les audiences, plusieurs dizaines de membres des familles d’otages et de personnes assassinées le 7 octobre ont ainsi exprimé leur opposition au rétablissement de l’électricité à Gaza.
Le juge Kasher a finalement conclu que cette décision relevait du pouvoir exécutif : « Ce tribunal ne dispose pas des outils nécessaires pour trouver un équilibre entre toutes les considérations nécessaires […] et de toute façon, il n’a pas le pouvoir de le faire. »
Bien qu’approuvant la décision finale, Alex Stein, un autre juge de la cour, a exprimé un désaccord sur le raisonnement, affirmant qu' »Israël n’est pas tenu de fournir de l’électricité à la bande de Gaza, que ce soit contre rémunération ou gratuitement », notamment parce que « nos ennemis, qui revendiquent la souveraineté sur le territoire de la bande de Gaza, ont lancé contre nous une guerre brutale, en partie alimentée par l’électricité. »