Les événements qui se déroulent dans le sud d’Israël ont presque fait passer sous silence une décision surprenante du gouvernement colombien annoncée mardi: reconnaître officiellement l’Etat – virtuel – de “Palestine”.
Cette décision avait été prise le 3 août par le président sortant Juan Manuel Santos, pourtant très pro-israélien, quatre jours avant qu’il ne cède sa place à son successeur Iván Duque. Cette décision met dans l’embarras le nouveau président, et suite aux protestations officielles du gouvernement israélien, le nouveau gouvernement colombien a fait savoir jeudi qu’il allait reconsidérer la décision prise par l’ancien président. La raison invoquée par les observateurs pour expliquer cette étranger décision est celle de pressions de plus en plus fortes exercées sur Juan Manuel Santos, lauréat du prix Nobel de la Paix, dont le pays est l’un des très rares du continent sud-américain à ne pas avoir reconnu l’Etat de “Palestine”.
Le nouveau chef de la diplomatie colombienne, Carlos Holmes Trujillo a déclaré: “Nous allons vérifier la manière dont cette décision a été prise par l’ancien président. Nous allons étudier toutes ses implications en fonction du droit international”.
Depuis son élection, le nouveau président colombien a resserré ses relations avec Israël et avait même invité le Premier ministre Binyamin Netanyahou à venir assister à la cérémonie d’investiture lundi. Mais le chef du gouvernement israélien avait dû annuler un dernier moment son voyage en raison de la situation sécuritaire. Il a été remplacé par le ministre à la Coopération régionale Tsahi Hanegbi. L’ambassade d’Israël à Bogota avait exprimé “sa surprise et sa déception” après la publication de la lettre adressée par l’ancien ministre des Affaires étrangères colombien à l’Autorité Palestinienne. L’ambassadeur d’Israël à Bogota, Marco Sermoneta a déclaré: “Israël attend du nouveau gouvernement de Colombie qu’il annule cette décision prise par l’équipe sortante, qui est contraire à des relations étroites entre pays, à la vaste coopération qui règne dans des domaines très importants et aux intérêts des deux Etats”.
Mais d’autres sons de cloche se font entendre depuis Bogota. Selon certaines sources, cet “embarras” exprimé par les nouvelles autorités colombiennes ne serait que de façade. On dit même que le nouveau président Iván Duque et son ministre des Affaires étrangères Carlos Holmes Trujillo auraient été partie prenante dans la décision de l’ancien président et l’auraient approuvée. Durant la campagne électorale, Iván Duque avait annoncé qu’il envisageait de transférer l’ambassade de Colombie à Jérusalem, ce qui avait provoqué de très vives réactions de la part de la très importante et puissante communauté arabe palestinienne qui vit en Colombie. Il avait ensuite dû faire marche arrière.
Photo Issam Rimawi / Flash 90
La Colombie comprend que le Mensonge de 60 ans est une une grosse farce de l’Histoire.