Les consultations auprès du président de l’Etat débutent dimanche et les uns après les autres, les partis représentés à la Knesset vont informer le président de leur choix quant au candidat qui devrait être chargé en premier de former un gouvernement. Pour l’instant, il semble que les deux blocs vont vers une égalité de 58 députés chacun, puisque Orly Lévy-Abécassis et les trois députés du parti Balad (Liste arabe) ont annoncé ne vouloir désigner aucun des deux candidats, Binyamin Netanyahou ou Benny Gantz. Si Balad maintient sa position, le président de l’Etat devra choisir, probablement en faveur du chef du plus grand parti, à savoir Binyamin Netanyahou.
Ce scénario risque toutefois de céder la place à la formation d’un gouvernement d’urgence tel que proposé par Binyamin Netanyahou. Le Likoud a proposé à Bleu-Blanc un accord de gouvernement paritaire d’urgence pour une durée de six mois sous la direction de Binyamin Netanyahou, avec certaines clauses, notamment l’impossibilité pour le Premier ministre de limoger des ministres Bleu-Blanc et en échange, l’abstention de toute motion de censure de la part de Bleu-Blanc pour faire tomber ce gouvernement. Pour qu’un tel gouvernement puisse voir le jour, la Knesset devrait voter un amendement spécial dans la Loi fondamentale sur le Gouvernement.
A l’issue de cette période, deux options seraient envisagées: la poursuite de ce gouvernement paritaire mais avec rotation, Binyamin Netanayahou continuant à être Premier ministre pour deux ans, puis Benny Gantz pour deux ans, ou le retour à la situation actuelle avec consultations auprès du président de l’Etat.
Benny Gantz, dont le parti est très divisé sur la question, a botté en touche en invoquant un « coup fourré » du Premier ministre, l’accusant de parler de gouvernement d’urgence et en même temps de faire reporter le début de son procès. « Quelqu’un qui souhaite l’union ne fait pas repousser son procès. Lorsque vous serez sérieux nous parlerons », a dit avec mépris Benny Gantz qui a décidément du mal à adopter une stature de leader national et à quitter le chemin de la basse politique.
Il fait rappeler que le report du procès du Premier ministre a été décidé de manière indépendante par les trois juges chargés de la procédure.
Photo Noam Revkin Fenton / Flash 90