Il y a quelques semaines, le chef du parti Habayit Hayehoudi, le ministre Naftali Bennett, annonçait l’ouverture des inscriptions au sein de son parti. L’objectif : agrandir et renouveler le nombre de détenteurs de la carte du parti et donner la possibilité, à ceux qui le souhaitent, de se déclarer candidat à la future primaire du parti.
La grande surprise vient du Rav Haïm Amsellem qui a choisi LPH pour officialiser son adhésion au parti Habayit Hayehoudi et son ambition d’être candidat aux primaires de ce parti.
Le P’tit Hebdo : Pourquoi avoir choisi maintenant de rejoindre les rangs de Habayit Hayehoudi ?
Rav Haïm Amsellem : J’ai été député au sein du Shass et je l’ai quitté, il y a quelques années maintenant, en raison d’importantes divergences d’opinion. Depuis, je m’efforce de défendre mes idées auprès d’un large public qui y adhére, pour preuve le succès de mon mouvement Am Shalem.
Ces derniers temps, j’ai reçu beaucoup de messages me disant que ma voix manquait à la Knesset. J’ai mené plusieurs réflexions, notamment avec mon entourage francophone. Mon but principal a toujours été et demeure la promotion d’un judaïsme et d’une identité juive authentiques. Historiquement, les séfarades ont toujours adhéré en masse au Mafdal, le parti-père de Habayit Hayehoudi. C’est donc naturellement, que j’ai pensé pouvoir remplir ma mission en rejoignant ce parti. A vrai dire, il en avait déjà été question lors des précédentes élections, puisqu’une alliance avec Am Shalem était sur la table. La politique ayant ses raisons, cela ne s’était pas réalisé.
Lph : Une des critiques à l’encontre de Habayit Hayehoudi est pourtant d’être un parti très marqué ashkénaze. N’est-ce pas votre sentiment ?
Rav H.A. : Effectivement, cela est vrai dans une certaine mesure. Mais j’ai été agréablement surpris par les mesures du ministre Bennett envers la population séfarade et notamment la mise en place de la commission Bitton. Ma présence et mon envie d’agir au sein de ce parti prouve qu’il ouvre aujourd’hui sincèrement ses bras au monde séfarade.
Lph : Quelles sont les idées que vous pensez pouvoir défendre justement avec Habayit Hayehoudi ?
Rav H.A. : Celles que j’ai toujours portées. J’appelle au rassemblement de tous ceux pour qui le judaïsme traditionnel est important, quelle que soit la couleur de leur kippa, et même s’ils n’en portent pas d’ailleurs. Je souhaite promouvoir l’identité juive et notamment le sujet qui me tient à cœur de la lutte contre l’assimilation liée aux questions de conversion. Habayit Hayehoudi me semble être le meilleur parti pour défendre ces développements dont nous avons besoin.
Lph : Serez-vous aussi le candidat des francophones ?
Rav H.A. : Déjà quand j’étais député, les francophones savaient que mon bureau leur était ouvert. Aujourd’hui avec l’augmentation de l’alya de France, je serai, effectivement, très honoré de représenter ce public francophone, d’encourager et de faciliter l’alya des Juifs du monde francophone que je connais bien.
Lph : On vous entend très rarement vous exprimer sur les sujets touchant au conflit avec les Palestiniens. Habayit Hayehoudi est un parti clairement étiqueté sur ce plan. Quelles sont vos idées et pourquoi n’en parlez-vous presque jamais ?
Rav H.A. : Si je décide d’intégrer les rangs de Habayit Hayehoudi c’est aussi parce que j’adhère à leur politique concernant le conflit qui nous oppose aux Palestiniens. Je suis un homme de droite. Mais il est vrai que je m’exprime peu sur ces sujets. La raison est simple : il y a suffisamment de défenseurs de ces causes. Je préfère me concentrer sur les sujets qui sont un peu laissés-pour-compte, mais qui sont aussi fondamentaux pour notre avenir. Mes combats prioritaires sont la promotion et la défense d’un judaïsme séfarade traditionnel, ouvert, respectueux et qui allie Torah et Travail. C’est cela que je souhaite défendre et que j’espère pouvoir mettre en avant en étant candidat à la primaire de Habayit Hayehoudi.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay