C’est en pleine joie de la fête de Souccot que des terroristes sauvages ont assassiné le Rav Eitam et Naama Henkin z’al sous les yeux de leurs quatre garçons qui ont entre 9 ans et 4 mois… LPH leur rend hommage.
Rav Eitam, la perte d’un Talmid ‘Ha’ham
Le Rav Eitam avait 31 ans, et malgré son jeune âge il avait déjà prouvé qu’il était digne du titre de Talmid ‘Ha’ham. Il a étudié à la yeshiva Nir de Kiryat Arba. Il était non seulement détenteur du titre de Rav mais il était aussi un historien spécialiste en Histoire juive et notamment en Histoire de la hala’ha. Il effectuait un doctorat à l’Université de Tel-Aviv sur une « Biographie critique du Hafetz Haïm ». Il tenait un blog sur Internet dans lequel il publiait ses textes. Ainsi avait-il publié plusieurs articles sur la hala’ha au 19e et au 20e siècles, et sur les débats halachiques avant et après la création de l’État d’Israël. Un ouvrage sous sa signature a également été édité, cette fois sur le sujet de la vérification des fruits et des légumes. Avec le Rav Avraham Wasserman, il a co-écrit un livre sur les liens entre le Rav Kook zatsal et le KKL.
Au moment de son assassinat il s’attelait à la rédaction d’un ouvrage sur les hala’hot de shabbat. Mais peut-être plus que tout, le Rav Eitam était connu pour sa gentillesse envers ses élèves et pour être un père aimant et aimé. « Qui bénira les enfants le soir de Shabbat ? », a demandé le Rav David Lau, dans son éloge funèbre. La mère du Rav Eitam, la Rabbanite Hanna Henkin, l’a pleuré en ces termes : « Tu as suivi le chemin de ton père et de ton grand-père, celui de la Torah, de la droiture. Tu étais un homme de hala’ha. Tu étais pour ton père et moi une source de fierté ».
Naama, une mère qui se préoccupait des enfants d’Israël
Naama avait 30 ans, elle était graphiste, passionnée par son métier. Elle avait créé son studio, « Hamaabada », en 2008. Naama était sensible au sort de tous les enfants d’Israël. Le Président Reouven Rivline a révélé dans son éloge funèbre que Naama lui avait adressé une lettre après l’assassinat près de Dolev de Dany Gonen, il y a quelques mois. Par ailleurs, Naama avait posté sur sa page facebook, l’an dernier, une réflexion sur la nécessité de prendre une assurance afin de préserver l’avenir des enfants si un malheur survenait aux parents. Elle y affirmait que Eitam et elle avaient décidé de prendre les devants…
Naama avait un frère jumeau, Ishay. Ce dernier a tenu à diffuser une parole d’amour et d’empathie, même après le drame qui l’a frappé : « Je ne veux pas de vengeance, je veux juste qu’on me rende ma sœur ! Et si cela n’est pas possible alors je ne veux pas que quiconque d’autre soit privé de sa sœur ».
Ensemble dans la vie, ensemble dans la mort
La mère de Naama, Hila Armoni s’est exprimée lors de l’enterrement : « Rien ne m’avait préparée à écrire un éloge funèbre pour ma fille et mon gendre. Depuis hier, je me demande : « Pourquoi ensemble ? Pourquoi tous les deux » ? Et soudain j’ai compris le lien authentique qui les unissait depuis le premier jour ». Tous ceux qui ont connu le Rav Eitam et Naama ont pu témoigner de leur proximité, de leur complicité. « Ils faisaient tout ensemble », a ainsi raconté l’une des habitantes de Neria, le yichouv d’où ils étaient originaires : « même la mort ne les a pas séparés ».
Les enfants seront désormais élevés par leurs grands-parents : « Vous avez laissé le plus précieux des trésors ici, qui a été sauvé par miracle. Nous ferons tout pour continuer dans votre voie, vous êtes dans nos cœurs pour toujours », a conclu Hila, la mère de Naama.
יהיה זכרם ברוך
Guitel Ben-Ishay
Photo fournie par la famille