Au moment des négociations et de la signature des accords d’Avraham, l’Arabie Saoudite avait refusé de participer sans la prise en compte de la question palestinienne.
Le pays était donc resté en dehors mais un rapprochement a tout de même été entrepris qui s’est concrétisé par l’autorisation accordée par les Saoudiens aux avions israéliens en direction du Bahreïn et des Emirats de survoler leur ciel.
Depuis, les Etats-Unis continuent de jouer les intermédiaires afin de parvenir à des relations directes entre les deux pays.
En prévision de la visite de Joe Biden dans la région, la semaine prochaine, des avancées ont été acquises. En effet, un accord a été trouvé autour des îles de Tiran et de Sanafir, dans le Golfe d’Aqaba.
Ces îles revêtent une importance stratégique car elles permettent une maitrise du détroit de Tiran et un accès à l’Afrique mais aussi au port d’Akaba en Jordanie et à celui d’Eilat en Israël.
Les accords de paix entre l’Egypte et Israël conviennent que ces îles sont démilitarisées et confiées à la surveillance d’une force internationale.
En 2016, l’Egypte signe un accord avec l’Arabie Saoudite qui transfère la souveraineté de ces îles à cette dernière. Ainsi, elles passent de la souveraineté d’un pays avec lequel Israël a un accord de paix à un autre qui est officiellement son ennemi. D’où l’inquiétude israélienne et l’exigence du gouvernement que les îles soient toujours démilitarisées et que la force internationale reste en place. Depuis 2017, la question n’a toujours pas été résolue.
Le site Israël Hayom révèle que les îles devraient officiellement être transférées sous souveraineté saoudienne lors de la visite de Joe Biden en Arabie Saoudite. Les Israéliens ont obtenu, en échange, l’autorisation de faire passer leurs vols commerciaux dans l’espace aérien saoudien, sans restrictions. Ainsi, les compagnies israéliennes pourront joindre plus facilement et plus rapidement l’Asie et des destinations très prisées des Israéliens comme la Thaïlande ou Hong Kong. Cette ouverture du ciel saoudien permettra aussi de planifier des vols directs pour le Japon ou l’Australie.
Par ailleurs, les Israéliens veulent que leur liberté de navigation aux larges des deux îles leur soit garantie. L’Arabie Saoudite a refusé de signer un accord dans ce sens avec Israël. En effet, il est encore inconcevable pour les Saoudiens de ratifier un accord bilatéral avec les Israéliens. Des gages ont été donnés aux Américains qui se sont portés garants auprès des Israéliens.
Il n’existe pas de relations officielles entre Israël et l’Arabie Saoudite et même si les chefs du Mossad se sont rendus à plusieurs reprises à Riyad, aucune visite officielle n’a jamais été organisée.
Plusieurs accords économiques existent entre des compagnies israéliennes et saoudiennes, des hommes d’affaires échangent régulièrement, mais le tout en souterrain, afin de ne pas placer les Saoudiens dans une situation délicate.
Si Mohammed Ben Salman semble faire souffler un vent nouveau sur son pays, il n’est pas encore question de relations diplomatiques directes entre l’Arabie Saoudite et Israël, mais uniquement de quelques pas dans cette direction, qui chacun constitue un symbole important.
Photo: Bandar Al Galoud Wikipédia