Ce mercredi, l’opposition devrait présenter devant la Knesset un vote de dissolution. Pour l’heure, le parti Ra’am a annoncé qu’il pourrait s’abstenir, permettant ainsi à la loi de passer en première lecture.
Toutefois, les membres de l’opposition hésitent à faire voter une telle loi car ils craignent que Ra’am ne soit en train de les mener en bateau. En effet, si au dernier moment, ils décidaient de voter contre, la loi de dissolution tomberait. Selon le réglement de la Knesset, une loi qui est tombée ne peut plus être présentée au vote pendant 6 mois, sauf si »les conditions changent ».
Ainsi, au sein de l’opposition on se demande si Ra’am ne joue pas un jeu pour parvenir à retarder d’au moins six mois la dissolution de la Knesset.
Les déclarations des dirigeants de Ra’am sont nombreuses et parfois contradictoires, ce qui accentue les doutes. En effet, si Mansour Abbas affirme que son parti ne sera pas à l’origine de la chute du gouvernement, Walid Taha tient un discours offensif et déclare que le gel de la participation de son parti est toujours en vigueur.
En outre, les propos de Mansour Abbas selon lesquels, c’est à la Jordanie de décider de ce qui sera l’attitude de Ra’am concernant le Mont du Temple, tendent à contredire le discours d’apaisement que le chef du parti arabe de la coalition fait entendre dans la presse. Car rappelons, que Yom Yeroushalayim arrive à grands pas, et qu’il sera certainement un test sensible pour la coalition.
Parallèlement, il faut souligner la fragilité importante de la coalition pas uniquement au regard de l’attitude de Ra’am. Des commentateurs politiques ont fait état de tensions entre Bennett et Lapid quant à la conduite à adopter face à Sinouar et Gaza au regard des derniers attentats. Bennett souhaitant une politique offensive mais Lapid et l’aile gauche de la coalition s’opposent à toute intervention militaire. Ils sont en cela rejoints par l’armée, qui ne conseille pas de procéder à l’élimination ciblée du chef du Hamas.
Sur le plan politique intérieur, le président de la commission économique de la Knesset, le député Michaël Bitton (Kahol Lavan) n’a pas apprécié les méthodes employées par le gouvernement pendant les vacances parlementaires. »Une nouvelle mode a vu le jour. Celle de procéder à des réformes pendant les vacances parlementaires – nous ne la laisserons pas s’installer. Un gouvernement qui ignore les commissions de la Knesset aura certainement besoin de nous pendant les débats au parlement », a-t-il déclaré sous-entendant que les députés n’étaient pas systématiquement acquis à la cause des ministres et de leurs projets de réforme.
Les ministres des Finances Liberman et de l’Agriculture Forer, mais aussi celui des Cultes Kahana, ont profité ou tenté de profiter des vacances parlementaires qui s’achèvent aujourd’hui pour lancer des réformes controversées, chacun dans leur domaine.