Qui, de nous, n’a jamais rêvé de trouver la formule permettant de vivre à tout jamais ? On peut dire : tout le monde ! Alors utopie ou réalité ?
Nous tenterons ici de dévoiler le secret de la vie éternelle. Pour ce faire il nous faut remonter aux origines du monde. Adam fut créé pour vivre éternellement. Mais voilà, la curiosité et le plaisir immédiat l’ont emporté sur la vie éternelle. En effet, suite à sa faute, la mort fut introduite dans le monde. Les conséquences de la transgression de l’ordre divin furent qu’il y eut un “mélange” des notions de bien et de mal, de leurs éléments constitutifs et rendit les frontières les séparant moins distinctes.
De fait, la Guevoura omniprésente dans le monde, s’apparente au mal dans toutes ses formes : viol, crime, mensonge, etc. et en même temps dans sa conséquence ultime qu’est la mort. Quant au ‘Hessed, il s’apparente au bien et à la sainteté donc à la vie éternelle. Comme le disent les Sages “Car le mauvais penchant est aussi le Satan et aussi l’ange de la mort”.
A la fin de de Bereshit est mentionnée la naissance de Noa’h, lequel fera l’expérience de cette confusion, puisque “toute chaire s’est corrompue”, D-ieu décide d’effacer toute trace de vie sur terre, à l’exception de Noa’h et de ses proches, fait unique dans l’histoire du monde.
La guematria de Noa’h נח est 58 comme celle du mot אזן l’oreille. De même qu’Adam est lié à la vue, puisqu’il vit l’humanité dans son intégralité (et de fait “donnera” 70 ans de sa vie à David Hamelekh car ce dernier ne devait vivre que quelques heures) Noa’h, lui, se rattache à l’ouïe.
Puis la Torah nous rapporte l’histoire du viol de Dinah. Chimon et Levy vengent leur sœur et tuent les 24000 habitants de Shehem après leur circoncision. De même que Noa’h s’apparente au mot oreille, Chimon a pour racine le mot shmia : l’ouïe (שמיעה שמעון)
Après la sortie d’Égypte, ce sont 24000 membres de la tribu de Shimon qui meurent lors de la faute avec les filles de Moav. Zimri, prince de ladite tribu est tué par Pinhas, de la tribu de Levy.
Puis nous voici dans la période du Omer, et la, 24000 élèves de Rabbi Akiva moururent.
De fait il y eut, le premier, Shimon fils de Yaacov qui tua 24000 hommes.
Le second, Zimri prince de la tribu de Shimon, fut tué en succombant à la tentation des filles de Moav, envoyées spécialement pour faire fauter les enfants d’Israël, et qui entraînera dans sa chute 24 000 hommes de sa propre tribu, la circoncision fut souillée.
Quant au troisième, Rabbi Shimon Bar Yo’haï, la date son décès au 33ème jour de l’Omer est celle-là même qui marque la fin de la période de deuil des 24000 élèves de Rabbi Akiva, emportés par une ”épidémie” pour n’avoir pas su se respecter l’un l’autre. Leur faute est plus fine que dans celle des deux autres cas de mort collective comme châtiment à un manquement. Les Sages du Talmud parlent de 12000 “couples” d’élèves de Rabbi Akiva. A l’image d’un couple, leur comportement irrespectueux l’un envers l’autre peut être comparé, assimilé à de la violence psychologique du fait de la non acceptation de l’autre et de l’avis que celui-ci émet.
A l’encontre des deux situations antérieures de mort, le jour de la disparition de Rabbi Shimon nous apprend que la Guevoura peut être réparatrice et mettre fin non seulement à une période de deuil mais à la mort, elle-même.
Shimon, comme Noa’h, sont des symboles de la Guevoura dans le monde. Sa fonction première est “d’être adoucie”, et cela prendra plusieurs générations et bon nombre de réincarnations jusqu’à ce que cela se réalise.
Rabbi Shimon Bar Yo’haï, en parlant de son œuvre maîtresse, le Zohar, dit : “Par cet ouvrage viendra la délivrance dans la miséricorde” laquelle s’accompagne de la résurrection des morts.
Rabbi Shimon qui s’exprime dans le Talmud – comme les autres Tanaïm – par le mot “écoute” תא שמע , emploi comme mot d’introduction, dans le Zohar, “regarde” תא חזי . Ceci nous enseigne, que celui qui est lié, de par son nom et dans son essence, à la Guevoura va s’élever du niveau de l’oreille (Noa’h) et de l’ouïe (Shimon) à celui de la vue (Adam avant la faute) permettant de donner la vie à David, l’ancêtre du mashiah.
C’est pourquoi celui qui, par son nom symbolise la guevoura, la rigueur, incarne de par un travail sur lui-même, aussi la miséricorde. Le jour de sa disparition est un jour de joie car la vie de l’âme est éternelle et par lui la vie du corps le sera aussi très prochainement grâce à l’étude de la partie cachée de la Torah : (Hassidout ou Kabbalah).
Itshak Peretz