L’actuel président de l’Etat, contrairement au précédent, se démarque souvent de son camp politique d’origine et adopte des positions qui font grincer beaucoup de dents au Likoud dont il est pourtnt l’un des membres les plus anciens. Dès lors, Reouven Rivlin est devenu “l’enfant chéri” de la gauche et des médias qui voient soudain en lui l’un des défenseur des institutions et un “rempart contre les attaques de la droite contre l’Etat de droit et la démocratie” qu’ils dénoncent régulièrement. Cela se voit notamment dans les déclarations du président concernant la Cour suprême. A chaque fois qu’un ministre ou un député de la majorité émet des critiques sur une décision de la Cour suprême, le président de l’Etat fait partie du choeur qui se mobilise pour défendre l’organe suprême du système judiciaire.
Or cela n’a pas toujours été le cas. Le journaliste Hagaï Segal, rédacteur en chef de Makor Rishon nous rappelle qu’en 2003, après qu’un juge de la Cour suprême ait annulé une loi de la Knesset, Reouven Rivlin, à l’époque président du parlement et farouche défenseur de ses prérogatives dénonçait avec vigueur cette intervention dans les affaires législatives et disait notamment: “La Knesset doit se lever comme un seul homme et agir avant qu’il ne soit trop tard. Elle doit impérativement reprendre les rênes qui lui ont été accordées par le peuple, en vertu de la force du principe démocratique, et elle doit remettre à leur juste place les éléments qui tentent de prendre le gouvernail du pouvoir, même s’il s’agit des tribunaux et de la Cour suprême en particulier“.
Vous avez bien lu. Binyamin Netanyahou, Ayelet Shaked ou Yariv Levin ne sont pas aussi virulents lorsqu’ils exigent aujourd’hui que le gouvernement et le parlement élus puissent gouverner sans être taclés par la Cour suprême. Et pourtant ils sont la cible des flèches du président de l’Etat qui a pour nom Reouen Rivlin.
Photo Hadas Parush / Flash 90