A nous petits fours, pâté, fromages et viennoiseries!
C’est peut-être l’étendard de la France dans le monde: la bonne nourriture, raffinée et élaborée. Et en Israël, cette réputation ne fait pas défaut.
D’ailleurs, nombre d’olim ne s’y sont pas trompés en développant, ici, cet art culinaire tant apprécié.
Franck Delights
Un pionnier
Franck et Samantha Assuli sont installés depuis 18 ans en Israël. Franck Delights, situé à Jérusalem, est un nom incontournable sur la place de la pâtisserie française. Le secret de leur succès réside, entre autres, dans la qualité de leurs produits exclusivement français et dans leur caractère perfectionniste.
Ils nous livrent leur sentiment: ”Quand nous sommes arrivés, il y a 18 ans, on sentait déjà un engouement pour la pâtisserie française. Les olim français, évidemment, répondaient déjà avec enthousiasme à cette offre, ils n’ont jamais accroché avec les viennoiseries et gâteaux israéliens… Et même les Israéliens sont devenus des inconditionnels: ils raffolent des macarons et autres croissants pur beurre français. Le goût français attire, c’est incontestable.
Chez Franck Delights, nous ne travaillons qu’avec de la matière première importée de France et quand nous faisons venir des produits français en magasin, les clients se les arrachent!”
Franck et Samantha confirment que l’augmentation de l’alya de France se ressent sur leur commerce: ”Nous sommes de plus en plus sollicités pour des réceptions d’olim français. Et on ne peut que constater que malgré le nombre croissant de traiteurs français en Israël, il y a beaucoup de travail!”
Mais Franck Delights séduit aussi un public 100% israélien avec son offre 100% française: les endives, les fromages de France sont devenus des classiques des grandes réceptions!
Sandra Zaffran
Le goût avant tout
Le parcours de Sandra est original et symbolise bien l’intérêt accru qui est porté en Israël pour l’art culinaire français.
Elle fait son alya à 18 ans, suit des études de sciences politiques pour ensuite décider de se lancer dans l’apprentissage de la pâtisserie. Apres plusieurs années d’études et de stages en France, notamment auprès de Pierre Hermé chez Fauchon, elle revient en Israël et y importe son savoir-faire français.
”En 1998, j’ai introduit les entremets individuels en Israël. Cette forme de pâtisserie était totalement inconnue”. Cette innovation connait un succès fou, les Israéliens raffolent de ces miniatures!
Occupée par ses obligations familiales, Sandra fait une pause de quelques années dans son activité. Aujourd’hui elle vit à Ashdod. Elle a construit un laboratoire chez elle et propose chaque semaine un choix de gâteaux à commander.
Là aussi, le succès est au rendez-vous. Elle a son explication: ”Israël est un pays cosmopolite, quand j’ai décidé d’y amener quelque chose de nouveau, ça a marché, parce qu’ici les gens sont en quête de nouveaux goûts.
Je propose de la pâtisserie française, ce qui signifie que je suis intransigeante sur les choix des matières premières, je cherche la perfection. En fait, la pâtisserie française, c’est le goût avant tout, c’est cela qui séduit tous les publics. A cela s’ajoute aussi l’esthétique”.
Sandra note que l’intérêt pour la nourriture française va en grandissant: ”les Israéliens sont subjugués par l’art culinaire français. Il a un bel avenir ici! La France est le berceau de la gastronomie. Alors, elle a toujours été un gage de qualité mais aujourd’hui, je trouve qu’elle a encore plus sa place en Israël”!
Ness Cafe
La carte française: un atout
Nathalie et son époux arrivent en Israël, il y a 7 ans, avec une expérience de traiteur. Ils montent l’école Ness Kitchen, qui pendant plusieurs années, formera plusieurs personnes au métier de pâtissier à la française.
”Nous voulions donner aux olim français une opportunité professionnelle en Israël. La pâtisserie française étant très réputée, nous savions que le secteur était porteur”. Et c’est le cas, puisque la plupart de leurs élèves ont trouvé du travail ou se sont mis à leur compte. ”Un pâtissier français aura toujours plus de chance d’être embauché qu’un pâtissier israélien”.
Ness c’est aussi un traiteur et, depuis un peu moins d’un an, un restaurant: Ness Café. La carte y est française: ”On propose des plats lactés typiquement français. Nos produits, notre matière première, tout est français”.
A en croire Nathalie, les francophones ne sont pas forcément ceux qui recherchent le plus cette cuisine française: ”Nous avons une clientèle israélienne qui est toujours agréablement surprise par le goût, mais surtout une forte clientèle américaine”.
Comme quoi, le goût français séduit vraiment toutes les nationalités au pays où coulent le lait et le miel!
Yossi Elbaz
Makabi: le fromage français, imité, jamais égalé!
Tous les amateurs de fromage ont du mal à se faire à l’offre israélienne: fromage jaune avec trous, sans trous, fromage à tartiner… On est loin des fromages qui ont du goût, les bons bleus ou camemberts ou encore le vrai gruyère…
Makabi a remédié à ce problème depuis plusieurs années. Cette marque qui n’aura échappé à aucun consommateur averti ou restaurateur exigeant, est celle des fromages cachers en France.
”Nous importons tous nos fromages de France”, nous explique Yossi Elbaz qui représente Makabi en Israël. Le marché israélien s’ouvre progressivement à cette offre. Les Israéliens voyagent beaucoup et ils aiment retrouver chez eux, les goûts qu’ils ont découverts à l’étranger. Il faut bien le reconnaitre, ces fromages ne peuvent pas être produits par des Israéliens: ils n’ont pas le savoir-faire français, pas les mêmes matières premières. Le lait, notamment, n’est pas du tout de même qualité en France et en Israël”.
Alors on trouve bien quelques imitations comme le camembert ou le bleu, mais aucun n’a encore réussi à égaler leur version française.
”Nos produits sont largement taxés à l’importation. Si on ajoute à cela, les frais de port, on comprend qu’ils se situent dans une gamme de prix relativement élevée. Mais les gens sont prêts à mettre le prix pour avoir de la qualité. Et bien souvent, nous sommes même moins chers que les produits israéliens équivalents”.
Et en matière de qualité de fromage, le marché israélien l’a compris: la France est la référence mondiale, et il s’ouvre de plus en plus à son goût.
Panzer
Les saveurs françaises, les matières premières israéliennes
Panzer est une institution. Pendant 35 ans, cette charcuterie avait pignon sur rue, Rue des Rosiers à Paris.
Il y a 11 ans, ses propriétaires font leur alya et leur affaire avec eux.
”L’alya, c’était le rêve de ma vie”, nous confie Motti Panzer, ”je suis heureux d’avoir pu reconstituer ma boutique, en Israël, à Netanya”.
Chez Panzer, on retrouve les saveurs de Paris: pickel, entrecôte fumée, viande hachée, pâté, foie gras, saucisson à l’ail, et bien d’autres.
”Nous avons un immense public francophone à Netanya, les clients viennent même des villes alentours. Et nous avons retrouvé d’anciens clients de la rue des Rosiers, nostalgiques des goûts de France”.
Ce qui fait certainement l’originalité de ce professionnel de la gastronomie française, c’est qu’il fabrique ses produits typiquement français avec une matière première exclusivement israélienne: ”c’est parce que j’aime mon pays!”
Les Israéliens commencent aussi à s’intéresser de près à la charcuterie française: ”nous avons une bonne clientèle qui s’étonne et s’émerveille de notre gamme: nous proposons une variété de 70 produits!”.
Motti est encore une preuve que la culture alimentaire française est associée au haut de gamme et qu’elle est recherchée voire adoptée par un marché israélien qui aime cette cuisine d’exception.
Guitel Ben-Ishay