Le parti Ra’am a négocié son retour dans la coalition après avoir gelé sa participation suite aux émeutes sur le Mont du Temple pendant le Ramadan.
Ces négociations ont été menées face au bureau de Yaïr Lapid, Premier ministre en rotation, le parti arabe ne voulant plus avoir Bennett comme interlocuteur.
On en sait davantage sur les conditions posées par Ra’am et acceptées par Lapid afin que le parti ne quitte pas la coalition, ce qui aurait conduit à la chute du gouvernement.
L’essentiel des demandes de Ra’am se sont concentrées sur les constructions illégales des Bédouins dans le sud du pays. Ainsi, d’après l’accord conclu avec le bureau de Lapid, le gouvernement s’engage à assouplir les conditions d’obtention des permis de construire dans ces régions et de ralentir la destruction des maisons construites illégalement.
Ra’am s’est félicité de ce succès qui, selon lui, va permettre à des jeunes couples bédouins de construire sans avoir peur que leur maison ne soit détruite.
Parmi les villages qui vont bénéficier d’avantages conséquents, le quotidien Israël Hayom dévoile que se trouve celui de Jisr az-Zarqa, qui avait fait les gros titres pendant l’opération Gardien des Murailles. En effet, la route numéro 2 avait été bloquée en raison des jets incessants de pierres et de projectiles sur les véhicules israéliens en provenance de ce village.
Il a donc été décidé que Jisr az-Zarqa allait obtenir des dizaines de millions de shekels en plus des 40 millions convenus précédemment avec Ra’am. Le ministère des Transports s’est aussi engagé à créer une route de contournement du village. Dans l’entourage de Lapid, on justifie cette décision en expliquant qu’il s’agit d’un village très pauvre, avec de grands fossés au niveau de l’éducation, des services sociaux et des infrastructures, qu’il convient de combler.
D’après Walid Taha, député Ra’am, les résultats que son parti a obtenus lors de ces négociations montrent que le gouvernement a compris les nouvelles règles du jeu avec la société arabe.
Au sein de l’opposition, on s’indigne face à ce que l’on juge comme une faiblesse du gouvernement actuel qui est vulnérable à toutes les pressions de ses membres.
La coalition tient à relativiser, un responsable explique: ”Le gouvernement de Netanyahou autorisait les extensions de bâtiments existants jusqu’à 50 mètres, nous avons juste augmenté jusqu’à 70 mètres”.
Matan Kahana, quant à lui, a déclaré: ”Je pense qu’après des années d’abandon et de perte d’autorité dans le Neguev, ce gouvernement a entrepris un sérieux travail de fond. Je suis content que cela se fasse en coopération avec les habitants, avec les Bédouins. Je ne vois pas pourquoi il faudrait en faire toute une histoire”.